Le village
Pour tout savoir et voir sur Roberval et son histoire cliquez pour voir cette vidéo postée sur YouTube par Monsieur Martigny … bonne promenade
C’est pour toute l’équipe municipale une réelle satisfaction que de mettre à disposition cet outil interactif, attractif et évolutif qui vous informe au quotidien, de la vie et de l’actualité de notre commune.
Au service de tous, et plus particulièrement des Robervallois, vous y trouverez de nombreuses informations pratiques et utiles qui répondent, je l’espère, à vos besoins quotidiens. Un site internet est un véritable vecteur d’informations pour la vie de la commune et un outil pour effectuer ses démarches administratives.
L’équipe municipale compte sur vous et vos remarques éventuelles pour faire évoluer le site vers l’efficacité. Nous vous souhaitons une agréable navigation au travers des illustrations et des informations choisies, afin de découvrir la richesse des activités de la commune et vous permettre de trouver toutes les informations nécessaires au quotidien.
Sans plus attendre, venez découvrir notre site.
Bon voyage à toutes et à tous.
Le Maire
Michel VERPLAETSE
JEAN-FRANCOIS DE LA ROCQUE (1500-1560), sieur de Roberval
Ce personnage haut en couleurs fut un homme de guerre protestant, courtisan de François Ier, gouverneur du Canada, explorateur du passage du Nord-Ouest, seigneur de Roberval, Moru, Rhuis, constructeur du colombier de Roberval et de l’église Saint-Remy de Roberval et pirate dans les Caraïbes et la Manche.
Jean-François de Larocque est robervallois par sa mère, Isabeau de Poitiers (tante de la belle Diane de Poitiers) et languedocien par son père, Bernard, connétable de Carcassonne. Il naît vers 1500-1502, peut-être à Roberval, dans le château de ses grand-parents maternels, peut-être à Carcassonne où travaille son père.
Le père de Jean-François, Bernard dit « Couillaud » est un méridional, seigneur de plusieurs villages du Languedoc, nommé connétable de Carcassonne par Charles VIII vers 1490, maître d’hôtel du futur François Ier, « porteur de l’estandard de Mgr. d’Armagnac » puis « gentilhomme de M. de Rohan, baron de Gié ».
Jean-François de La Rocque est élevé pendant un moment à Amboise, aux côtés de François d’Angoulème, de 6 ans son aîné, futur François Ier. Très tôt épris du métier des armes, La Rocque se lie d’une indéfectible amitié avec le futur roi. Ils guerroient ensemble lors des campagnes d’Italie et chassent le cerf aux alentours de Roberval (la cavée du Roi en tire peut-être son nom). Le château de Roberval servait alors de relais de chasse.
Parallèlement, François Ier nomme en 1515 le père de Jean-François ambassadeur auprès du sultan ottoman Selim Ier « le Cruel », père de Soliman le Magnifique. Bernard de La Roque en revient avec un décret concédant à la ville de Carcassonne le commerce avec ce qui est aujourd’hui la Turquie. Ce voyage lointain et dangereux a peut-être donné au jeune Jean-François (il a 15 ans) l’amour de la navigation outre-mer.
A la mort de ses parents, Larocque devient seigneur de Roberval, Noël-Saint-Martin, Moru, Bacouël puis de nombreux autres villages dans les Ardennes et le Languedoc. Très présent à Roberval, dont il fait le chef-lieu de sa seigneurie et dont il prend le nom, il va gérer ses biens tout au long de sa vie. Il va par exemple mettre en location son fief de Bacouël (Rhuis) en 1520, ses terres labourables des Pierres (Rhuis) en 1526, son moulin de la Prouaye (Rhuis) en 1530. Il fera démolir le vieil hôtel seigneurial de Roberval pour reconstruire une magnifique résidence un peu plus à l’ouest (il en reste le magnifique colombier). Il fera de même démolir la vieille église romane de Roberval (sauf la nef) pour la faire reconstruire dans le style de l’époque (gothique flamboyant) par l’architecte protestant Thomas d’Albret. Jean-François de La Rocque va également vendre de nombreuses terres labourables de Roberval (1528, 1530) à un drapier de Senlis, acheter le moulin du Joncoy (Rhuis) en 1528, vendre ses seigneuries de Poix et Bacouël (avec faculté de rachat) en 1536…
En 1533, le roi François Ier l’autorise à fonder trois foires par an et un marché hebdomadaire dans sa seigneurie de Poix (Marne). Il est aussi nommé chevalier et porte-enseigne de Robert II de La Marck (100 hommes d’armes puis 80 hommes en 1535, puis 50 hommes en 1538)
Mais ce qui a rendu Larocque célèbre est son entreprise de colonisation du Canada, la première en Amérique du Nord, avant même celle des Anglais. Le 15 janvier 1541, François Ier le nomme « lieutenant général, chef, conducteur et capitaine de l’entreprise de colonisation du Canada, Hochelaga et Saguenay, avec mission d’y construire villes et forts, pour la communication de notre sainte foi catholique ». Ce dernier point est cocasse lorsqu’on sait que Larocque est protestant ! Des rapports sur La Rocque parviennent dès ce moment à l’empereur d’Espagne, écrits par ses espions comme Los Cobos.
Jacques Cartier, le découvreur du Saint-Laurent, est placé comme capitaine sous les ordres du seigneur de Roberval. Ce dernier appareille de La Rochelle le 16 avril 1542 avec trois gros navires et 100 colons. Parvenu non sans mal au Canada, il fait dresser la première carte de la région du Saguenay, espérant y trouver le mythique passage du Nord-Ouest..
La navigation dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent se fait sans autre incident que la romanesque aventure de « la parente» de Roberval, la demoiselle Marguerite de Larocque, qui fut abandonnée dans une île avec son amant.
Larocque fait ensuite bâtir près du futur Québec, sur le site choisi par Cartier (Charlesbourg royal), un fort et un corps de logis avec une tour. Il construit aussi plus bas un autre fort et baptise l’ensemble « Franciroy » en l’honneur de François Ier. La petite colonie passe l’automne et l’hiver dans des conditions difficiles, la famine et le scorbut déciment les habitants. Cartier a déserté et est rentré en France pour tirer seul le bénéfice des découvertes. Au printemps, Larocque veut encore chercher le passage du Nord-Ouest. Il part explorer la rivière des Outaouais (Ottawa), jamais atteinte auparavant. Son pilote, Jean Alphonse de Saintonge, est le premier européen à remonter vers le nord, jusqu’au détroit de Davis, véritable porte d’entrée du passage du Nord-Ouest. Les glaces le font rebrousser chemin, mais il prouve que le Groenland est séparé du continent. Larocque porte pour la première fois la fleur de lys dans l’Arctique.
La colonie épuisée et victime de l’origine carcérale des colons doit être évacuée en 1543. Mais le sieur de Roberval ne rentre pas sagement dans notre pays ! Un pirate, Roberto Baal (=Roberval !) est très célèbre dans toute l’Amérique latine, grâce aux chroniques de Alvar Nunez Cabeza de Vaca (1490-1557), le grand explorateur et humaniste espagnol qui a passé les années 1527-1537 à explorer l’intérieur de l’Amérique, vivant parmi les Indiens. Il rapporte son histoire :
Le pirate Roberto Baal, à la tête d’une flotte de 4 navires (dont la Valentine, l’Anne et la Lèchefraye) commence par attaquer en juillet 1543 une petite flotte de 3 navires espagnols se rendant au Mexique. Des esclaves noirs sont employés pour ramer sur les navires de Roberval. Un marin espagnol est également enrôlé et il va donner de précieuse indications au pirate sur la toute jeune colonie espagnole de Carthagène des Indes, fondée 10 ans plus tôt sur la côte de Colombie pour exporter les richesses d’Amérique latine vers l’Europe. Roberval attaque Carthagène la veille du mariage d’une nièce du gouverneur, tôt le matin, par surprise. La ville était défendue par artillerie, mais les pirates font un tel vacarme que les habitants croient que c’est le mariage qui a déjà commencé ! La ville conserve le souvenir de 8 à 9 jours de sac, de viols, d’incendies et de meurtres. La maison du gouverneur Heredia est pillée malgré la résistance acharnée du gouverneur, à l’épée, et Roberto Baal s’empare de 45000 pesos d’or qu’il trouve dans les coffres… et de la nièce du gouverneur ! L’évêque de Carthagène est capturé lui aussi puis libéré. Le prix du départ des pirates est fixé à 200 000 pesos d’or (ce qui correspond à 310 kilos d’or !).
Par la suite, l’expédition de Roberto Baal se rend au port de Santa Marta (toujours en Colombie, à 170 km à l’ouest de Carthagène) et pille la ville. Roberval y apprend la faiblesse des défenses des deux plus grandes villes de Cuba, Santiago et la Havane. Il embarque donc pour la plus grande île des Caraïbes.
En septembre 1543, Roberval est à Cuba. Il mouille ses 4 navires à l’abri dans une baie de l’Île aux Pins (sud de Cuba) et envoie une patache (petit vaisseau de guerre) et 20 aventuriers dans la baie de Santiago, le 7. Un bateau espagnol chargé de marchandises, à l’ancre à Santiago, est attaqué par les hommes de Roberval et le nombreux équipage rapidement défait. En 2 heures, les riches marchandises passent des cales du navire espagnol à celles des bateaux français. Puis les pirates débarquent, dans le but de surprendre les habitants, détruisent les maisons de bois, les arbres, les vergers. Ils sont malgré tout repoussés par les habitants. Les femmes et les enfants s’étaient réfugiés dans la montagne.
De plus en plus riche, Roberval se dirige ensuite vers La Havane, toujours sur l’île de Cuba, où il parvient en octobre 1543. Roberval débarque dans la crique de Juan Guillén (ou San Lazaro), mais la résistance des habitants est cette fois-ci trop forte et la saison avance. Roberval décide de repartir par le « canal de Bahama » (ou de Floride) vers l’Europe.
L’histoire du terrible Roberto Baal, premier pirate des Caraïbes, esclavagiste, pilleur et violeur ne s’arrête pas là : la chronique cubaine garde le souvenir de l’attaque du pirate « Hallebarde », qui se présente comme un « homme de Roberval » à Baracoa (ville située à l’est de Cuba), en 1546. Cela signifie-t-il que Roberval est revenu dans les Caraïbes 3 ans après son expédition ? On n’en a pas gardé le souvenir, même si certains historiens avancent que Roberval est retourné en Amérique vers 1547-48. Toujours est-il que Roberval a montré la voie à toute une série de pirates célèbres comme John Hawkins, les frères Juan et Martin Cote, et Francis Drake. Et 450 ans plus tard, on parle encore avec effroi du passage d’un robervallois en Amérique latine ! C’est peut-être d’ailleurs dans cette histoire qu’il faut rechercher l’origine du prénom « Roberval » fréquemment porté de nos jours au Brésil.
Il faut dire que Roberval avait acquis une certaine expérience dans la piraterie. Il avait eu des difficultés pour organiser son expédition canadienne. Il fut associé en 1541 avec Pierre de Bidoux de Lartigue, vice-amiral de Bretagne, mais aussi pirate renommé, il s’attardera sur les côtes de la péninsule bretonne, à mettre à la rançon navires français et étrangers. En 1542, les marchands londoniens protesteront contre un certain « Robert Vall » ; l’ambassadeur anglais Paget fait part à François 1er du mécontentement de son maître Henri VIII et l’ambassadeur français en Angleterre, Marillac, se plaint de Roberval qui « emprunte par force marchandises qu’il revend auprès des navires qui passent par là », français ou étrangers (par exemple 600 quintaux de fer, 400 peaux de maroquins…). François 1er feindra une belle colère contre ce mécréant de Roberval, qu’il se promet bien de faire pendre dès qu’il pourra mettre la main dessus. Mais Roberval est au large de Saint-Malo et n’est pas inquiété le moindre du monde.
Rentré en France, La Rocque se voit confier par François Ier en 1544 la reconstruction des fortification de Senlis (bastion de la porte de Meaux par exemple, encore visible aujourd’hui) puis de Paris. Henri II nommera ensuite Larocque surintendant des mines de France en 1548 puis chef de la défense des villes de Rethel, Chastel en Porcien et pays de Rethelois en 1552. Mais La Rocque est ruiné et ne parvient pas à reconstituer sa fortune. En 1555, ses biens sont hypothéqués et son château est saisi en 1564.
Demeuré fidèle à sa foi protestante, Jean-François de La Rocque fut une des premières victimes des Guerres de Religion. Au sortir d’une réunion calviniste, une nuit de l’année 1560, il fut attaqué avec ses coreligionnaires et tué au coin du cimetière des Innocents, à Paris. Les débris de sa fortune passèrent à ses créanciers, son château de Roberval fut racheté par son neveu Louis de Madaillan, fils de Charlotte de La Rocque.
La personnalité de Larocque et son aventure canadienne ont laissé des traces dans la littérature française du XVIe siècle. Rabelais parle de lui et l’appelle Robert Valbringue, la reine de Navarre a raconté l’histoire romanesque de sa parente Marguerite de La Roque, André Thevet donne de précieux renseignements sur lui et sur sa colonie, les poètes de cour Clément Marot et Michel d’Amboise lui ont dédié des œuvres. Enfin, un poème en latin, d’inspiration protestante, appelé Robervalensis Epitaphium, fait partie d’un recueil anonyme de poésies conservé à la Bibliothèque nationale, à Paris.
Le Prix ROBERVAL, créé en 1986 par l’Université de Technologie de Compiègne, rend hommage par son nom au célèbre mathématicien et physicien , Gilles Personne, originaire de Roberval, dont il prend le nom par la suite.
Le prix Roberval poursuit un double objectif :
– Mettre à la portée du grand public francophone l’actualité de la technologie;
– Promouvoir l’utilisation de la langue française dans la production et la diffusion des connaissances scientifiques et techniques.
CHARLOTTE-ELEONORE DE LA
MOTHE-HOUDANCOURT
DAME DE ROBERVAL DE 1685 À 1744
Charlotte-Eléonore de la Mothe-Houdancourt (1654 – 1744) fut duchesse de Ventadour, épouse de Louis-Charles de Lévis, duc de Ventadour, et dame de Roberval de 1685 À 1744. Elle fut amie de Madame de Maintenon et surtout gouvernante des enfants royaux et en particulier du futur Louis XV, qu’elle éleva (il l’appelait « maman Ventadour »).
V. 1654 :
Naissance de Charlotte Eléonore Magdeleine de la Mothe-Houdancourt, cadette des trois filles d’un pair du royaume, Philippe de la Mothe Houdancourt, duc de Cardone et maréchal et de Louise de Prie, marquise de Toucy, duchesse de la Motte Houdancourt, maréchale, gouvernante des enfants de France.
Sa sœur aînée est : Françoise Angélique de la Mothe-Houdancourt, dame de Fayel, née en 1650, mariée le 28/11/1669 à Louis-Marie-Victor né le 09/12/1632, duc d’Aumont et marquis de Villequier, décédée le 5/4/1711, inhumée aux Feuillants, (portrait à Chantilly). Sa sœur puînée est : Marie Isabelle Angélique de la Mothe-Houdancourt, duchesse de la Ferté Senneterre, décédée en 1726.
1657 :
Décès de son père. Charlotte a trois ans.
14 mars 1671 :
Mariage à Paris (à l’âge de 22 ans) avec Louis-Charles de Lévis, âgé de 24 ans, duc de Ventadour et gouverneur du Limousin (1647-1717).
1673 :
Naissance de leur fille unique, Anne-Geneviève de Lévis Ventadour.
Peu après 1673 :
Charlotte s’éloigne de Louis pour aller à Paris.
1685 :
Partage des biens de Henri de la Mothe Houdencourt. Sa nièce Charlotte-Eléonore de la Mothe Houdencourt, duchesse de Ventadour eut pour son lot la terre de Roberval (Oise) estimée à 52 800 £, les terres de Rhuis et de Saint Germain lès Verberie (Oise) estimées 40 000 £ et 2 846 £ 13 sols 4 deniers en argent, ce qui portait son tiers de succession à 95 646 £ 13 sols 4 d. Louis-Charles de Lévis-Ventadour devient donc seigneur de Roberval
1691 :
La fille de Charlotte, Anne-Geneviève, épouse le 16.2.1691 Louis-Charles de la TOUR de BOUILLON ou de La Tour d’Auvergne, prince de Turenne (né le 14.1.1665), elle a 18 ans, son mari en a 26. Elle lui apporte la seigneurie de Roberval en dot.
4.8.1692 :
Le mari de Anne-Geneviève meurt à Enghien. Elle se remarie avec Hercule Mériadec, duc de Rohan-Rohan, prince de Soubise et de Maubuisson. Gouverneur de Champagne et de Brie (1669-1749), de 4 ans plus âgé qu’elle. Elle lui apporte la seigneurie de Roberval en dot. Hercule sera seigneur de Roberval jusqu’à sa mort en 1749, soit pendant 57 ans.
1697 :
Anne-Geneviève et Hercule ont Louis-François-Jules de Rohan qui sera prince de Soubise, capitaine-lieutenant des gendarmes de la garde du roi.
1704 :
Charlotte devient gouvernante des enfants royaux.
Elle possède le château de Montpoupon (Touraine).
1709 :
Décès de sa mère, Louise de Prie, marquise de Toucy, qui fut gouvernante des Enfants de France,
1710 :
Naissance du futur Louis XV.
1712 :
Charlotte voit mourir le Dauphin, la Dauphine de Bourgogne et leur fils aîné.
1715 :
Mort de Louis XIV, accession au trône de Louis XV.
1717 :
Charlotte cesse d’être la gouvernante de Louis XV. Mort de Louis-Charles, veuvage de Charlotte.
Charlotte devient dame d’honneur de Madame Palatine, duchesse d’Orléans et belle-sœur de Louis XIV.
Vers 1717:
Mme de Ventadour se fait peindre, en habits de veuve, en compagnie de Louis XIV (mort en 1715), tenant en laisse le futur Louis XV.
1726 :
Décès de sa sœur Marie.
1727 :
Charlotte devient la gouvernante des enfants de Louis XV.
1732 :
Mme de Ventadour (« Vantadou » pour les gens de Roberval) fait effectuer par Charles de Greffy, son procureur à Roberval, le bornage de la frontière entre sa seigneurie de Roberval et celle de Pontpoint, à Moru et vers Notre Dame des Champs.
1744 :
Décès à l’âge de 90 ans au Château de Glatigny (Versailles).
LOUIS-CHARLES DE LA TOUR D’AUVERGNE,
SEIGNEUR DE ROBERVAL DE 1691 À 1692
Louis Charles de la Tour d’Auvergne fit tout très vite ! Neveu du célèbre maréchal de Turenne, il publie sa thèse de philosophie (Ludovico Magno theses ) à l’âge de 14 ans, se marie à 26 ans à la Dame de Roberval et meurt à 27 ans !
1665 :
Naissance le 14 janvier.
Il est le fils de Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne, (né le 21/06/1641), neveu du célèbre maréchal de Turenne, Grand Chambellan de France, duc de Bouillon, d’Albret, de Château-Thierry, comte de Montfort, de Negrepelisse, d’Auvergne, d’Evreux, de Beaumont-Le-Roger, de Turenne, de Castillon et de Lanquais et baron de Montgascon et de Limeuil, pair de France, marié le 20/04/1662 à Marie-Anne fille de Laurent Mancini,
1679 :
Louis-Charles publie à 14 ans : Ludovico Magno theses ex uniuersa philosophia dicat et consecrat Ludovicus / propugnabit in aula Colleg. Claromontani Societ. (thèse de philosophie, tirée à un très petit nombre de copies privées). Le texte bref représente un exercice de rhétorique, il est issue d’une thèse défendue au collège jésuite de Clermont-Ferrand en août 1679.
1691 :
le 16.2 (ou1).1691 Louis-Charles épouse Anne-Geneviève de Lévis-ventadour. Elle a 18 ans, lui en a 26. Elle lui apporte la seigneurie de Roberval en dot, qui lui vient de sa mère Charlotte.
Mort le 4 août 1692
Il meurt à Enghien des suites de ses blessures, à l’âge de 27 ans.
LE CAPITAINE PARAGE (1792)
Homme de guerre révolutionnaire, capitaine de la Compagnie de Crépy en Valois à la bataille de Lille en 1792.
La France révolutionnaire entre en guerre contre l’Autriche le 20 avril 1792.
Le 11 juillet 1792, face aux défaites militaires et aux menaces d’invasion (des Prussiens du Duc de Brunswick et des émigrés du prince de Condé), l’assemblée législative déclare « la Patrie en danger » et la levée de 50.000 volontaires parmi les gardes nationales.
A la fin de l’été, la situation militaire devient dramatique. Longwy capitule le 23 août devant les Prussiens, Verdun se rend. Le 26 août, l’assemblée approuve alors, sur la proposition de Danton une nouvelle levée de 30 000 hommes.
L’un d’eux, le citoyen Parage, de Roberval, est élevé au grade de capitaine et reçoit le commandement de la compagnie de Crépy-en-Valois.
Les Autrichiens, qui possèdent l’actuelle Belgique, s’approchent de Lille avec leurs armées le 3 septembre.
Après 4 mois de combats, Parage retourne à l’arrière avec ce qui reste de sa compagnie.
Il est reçu le 30 décembre 1792 à la mairie de Verberie, alors chef-lieu de canton.
Le capitaine Parage demande la permission d’y déposer l’étendard de sa compagnie.
Ce dépôt sera l’occasion d’une grande cérémonie patriotique le 6 janvier 1793.
Le capitaine Parage entre dans la salle des séances à la tête de ses 42 hommes.
Il fait un discours dans lequel il rappelle les vertus civiques et le courage dont firent preuve ses hommes dans divers combats.
Puis il déclare « je suis heureux de déposer à la mairie ce guidon qui a été le signe de ralliement devant l’ennemi ».
Le maire de Verberie et ses conseillers font ensuite quelques discours avant d’accorder à ceux des soldats qui sont « restés fidèles au drapeau sous le feu de l’ennemi » une gratification de dix francs.
Le capitaine Parage désigne alors 34 de ses hommes.
Cette cérémonie nous montre l’importance que revêt le culte des valeurs civiques et la propagande pour la « défense de la Révolution » sous la Convention.
CHARLES DE ROHAN, PRINCE DE SOUBISE
(seigneur de Roberval de 1749 à 1787)
Seigneur de Roberval, Rhuis et Saint-Germain lès Verberie, homme de guerre, ministre des rois Louis XV et Louis XVI, libertin, ruiné par l’« affaire du collier ». Il est le créateur de la perspective qui relier le château et l’église de Roberval. La sauce Soubise lui doit son nom.
Charles de Rohan, prince de Soubise et d’Epinoy et duc de Ventadour, hérita de la seigneurie de Roberval, Rhuis et Saint-Germain lès Verberie en 1749 à l’âge de 34 ans. Il succède à son fameux grand-père, Hercule Mériadec de Rohan, mort sans enfant vivant et devient ainsi duc de Rohan-Rohan. La seigneurie appartient depuis 1641 à la célèbre famille qui donna à la France un archevêque (Henri de La Mothe-Houdencourt, seigneur de Roberval de 1641 à 1684), une gouvernante des enfants de Louis XIV (Charlotte, duchesse de Ventadour, seigneur de nos village de 1684 à 1691) et plusieurs princes dont Louis-Charles de la Tour d’Auvergne, prince de Turenne, seigneur de 1691 à 1692.
Le prince de Soubise naît à Versailles le 16 juillet 1715. Il est le fils de Jules François Louis de Rohan, prince de Soubise, capitaine-lieutenant des gendarmes de la garde du roi et de Anne-Julie-Adélaïde de Melun. Ses parents meurent à Paris de la petite vérole en 1724, Soubise devint donc orphelin à l’âge de neuf ans. Il est alors confié à son grand-père Hercule qui l’élève à la cour où Soubise devient le compagnon de Louis XV qui a le même âge.
Soubise entame bientôt une fulgurante carrière : mousquetaire gris à 17 ans, capitaine à 18 ans, brigadier à 25, maréchal de camp à 28 ! Aide de camp, intime de Louis XV et protégé de madame de Pompadour, il participe à la bataille de Fontenoy en 1745 et il est nommé lieutenant général en 1748, un an avant d’hériter de la seigneurie de Roberval, Rhuis et Saint-Germain. Malgré une bien remplie, il a tout de même le temps de se marier en 1734 à une enfant de 12 ans (il en a 19), de la perdre cinq ans plus tard, de se remarier en 1741 à une princesse âgée de 24 ans (il en a 26), de la perdre une nouvelle fois quatre ans plus tard (elle meurt en couches) et enfin de se remarier en 1745 à une autre princesse. Comme son époux, cette dernière aura une vie amoureuse très libre. En 1757, elle sera arrêtée à Tournai par ordre du roi, alors qu’elle s’enfuyait avec 900.000 livres de diamants et de bijoux pour aller rejoindre son amant ! Soubise, excédé, la renverra chez ses parents avec 24.000 livres de pension.
Très attaché à sa seigneurie, pourtant modeste, de Roberval, Soubise y vient surtout entre 1749 et 1756, avant d’être occupé par la guerre de Sept Ans. C’est probablement ce prince qui fait profondément modifier l’aspect du château de Roberval pour le mettre à la toute dernière mode. Lorsqu’il en hérite, le bâtiment date encore pour l’essentiel de l’époque de Larocque, le colonisateur du Canada. Il présente alors un plan en croix et une décoration qui évoque la deuxième Renaissance française (vers 1530/1560).
Le prince de Soubise fait abattre l’aile nord, puis redécore la façade et les intérieurs dans le style Louis XVI (en vogue de 1755 à 1780 environ et inspiré par la découverte de Pompéï). La façade, entièrement modifiée dans un style assez sobre et très élégant, est ornée d’un balcon supporté par deux colonnes aux chapiteaux doriques, elles-mêmes encadrées par deux « échelles » de pierre typiques du style Louis XVI (voir la place de la Concorde à Paris). La porte d’entrée, en plein cintre, présente un tympan garni de bas-reliefs. La fenêtre d’honneur, ouvrant sur le balcon, est surmontée d’une guirlande végétale tombante . L’avant-corps ouest est orné d’un œil de bœuf également surmonté d’une guirlande et les hautes toitures (sans doute plus anciennes car on préfère les terrasses sous Louis XVI) sont garnies de lucarnes au fronton triangulaire, d’œils de bœuf ovales surmontés de guirlandes et d’un bas-relief en pierre présentant lui aussi une guirlande.
L’intérieur est également remarquablement aménagé avec des consoles en triglyphe grec supportant des corniches de pierre, des frises de palmettes, des guirlandes de feuilles de chêne, de laurier ou d’olivier, des groupes d’enfants jouant, des médaillons sculptés en vases avec deux chutes de feuillages et un nœud de ruban au sommet, des glaces encadrées de motifs végétaux et surmontées de trumeaux sculptés en vases, des panneaux de bois peints en gris perle et sculptés d’agrafes, de bouquets et de guirlandes… L’ensemble (hormis les toitures) s’inspire beaucoup du Petit Trianon par Gabriel (1764). Les façades, les toitures et les décors intérieurs du vestibule d’honneur, du salon d’honneur, de la salle à manger et du grand salon du château de Roberval ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1993.
Le parc est sans doute également réaménagé mais on ignore le rôle exact du prince de Soubise dans son aspect actuel. Il est sans doute le commanditaire du jardin potager à la française, attribué à l’école de Le Nôtre ( le paysagiste était mort depuis 1700 mais son œuvre était encore imitée 60 ans plus tard). D’après un plan de Roberval levé à l’époque du prince (voir plus bas), l’espace rectangulaire cerné par les anciennes douves médiévales, formant un rectangle de 90 m x 110 m délimitant un espace de presque un hectare, est divisé en quatre parties régulières par des espaliers et des allées. Chacun des quartiers est lui-même divisé en quatre rectangles allongés. Soubise conserve la perspective (aujourd’hui disparue) percée par Larocque sur 700 m dans le prolongement du château, à travers prés et bois, en direction des collines de Rhuis . Sur le mont Catillon, un petit belvédère en forme de temple circulaire, coiffé d’un dôme de pierre supporté par des colonnes doriques, semble lui aussi de style Louis XVI. Le parc de Roberval dans son ensemble est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 29 mars 1947.
Le prince de Soubise donne ensuite de grandes réceptions au château et le loue parfois également (il faut bien rentabiliser les travaux !) à de grandes familles comme celle des Trudaine, riches négociants d’Amiens.
En 1753, Soubise fait réaliser une promenade-perspective (l’actuelle route de l’Église, à Roberval) entre son château et l’église du village, afin de remplacer le chemin tortueux et souvent inondé qui partait de l’actuelle « Basse Cour » du château. Les travaux sont réalisés gratuitement par les Robervallois au titre de l’impôt féodal de la corvée. Soubise, bon prince ( !), offre le terrain nécessaire. La Chaussée Neuve, comme on l’appelle alors, est un axe rectiligne de 1540 m de développement constitué (à l’époque) d’un fort remblai planté d’arbres. La moitié de ces arbres, devenus centenaires, seront d’ailleurs abattus en 1853 pour financer la construction de l’école.
Par malheur, la SANEF, méprisant une fois de plus les riverains, a choisi de planter en 1964 deux piliers du viaduc au beau milieu de la perspective, rompant ainsi un des seuls exemples d’urbanisme du siècle des Lumières dans un village de l’Oise.
A partir de 1780, Soubise tente également de mettre en valeur les pentes sablonneuses des coteaux de Roberval-Rhuis en y faisant planter des pins noirs. Malgré les destructions dues au passage de l’autoroute, il en reste de magnifiques descendants au-dessus de Noël-Saint-Remy, dominant le vallon de leur majestueuse silhouette sombre. Pendant que Soubise est seigneur de Roberval, Louis XV le nomme gouverneur général de la Flandre et du Hainaut, gouverneur, chef et grand bailli de Lille (1751). Il s’est démis durant cette année du gouvernement de Champagne. En 1755, Louis XV le nomme ministre d’état, en le faisant asseoir au Conseil d’En-haut. Il devient contrôleur général des finances de 1754 à 1756.
En 1756, l’Autriche déclenche une guerre en voulant reprendre la Silésie à Frédéric II de Prusse. Le prince de Soubise est envoyé par Louis XV pour aider l’Autriche mais il se fait tout d’abord battre par la Prusse à Rossbach en 1757. Soubise s’y montre incapable de coordonner l’action de ses troupes. L’annonce de ce désastre est l’occasion, en France, de se moquer de l’incapable favori de la marquise de Pompadour.
Soubise prend sa revanche en 1758 à Sundershausen et à Lutzelberg et reçoit pour ces faits d’arme le titre de maréchal de France, ministre d’état, pair, capitaine et lieutenant général des provinces de Flandre et de Hainaut. En 1761, Soubise commande l’armée du Rhin qui compte 110 000 hommes. Il bat Brunswick à Joannisberg en 1762. La guerre de Sept Ans se termine par le traité d’Hubertsbourg, signé entre la France, l’Autriche et les princes allemands et donne la Silésie à Frédéric II. Après cette guerre, Soubise devient très en faveur auprès de Madame du Barry. « Protégé » par les favorites du roi, il bénéficie de toutes les faveurs de la cour. En 1774, à la mort de Louis XV, le nouveau roi Louis XVI confirme Soubise dans son poste de ministre d’État.
Mais le prince de Soubise ne pourra pas transmettre sa seigneurie à ses deux filles. Roberval sera en effet concerné par la célèbre escroquerie du « collier de la reine ». Pour résumer l’affaire, on dira que le cardinal de Rohan, frère de Soubise et amant de Marie-Antoinette, achète pour le compte de cette dernière, à crédit, un magnifique collier au prix faramineux de 1 600 000 livres . Il le confie ensuite à une certaine Jeanne de la Mothe-Valois qui promet que Marie-Antoinette le rembourserait. En fait, l’aventurière vend le collier et Marie-Antoinette, qui n’était pas au courant, refuse de payer le cardinal. Un procès suivra au cours duquel ce dernier sera innocenté mais devra néanmoins rembourser le bijoutier. La famille du cardinal l’aide alors à réunir la somme et en particulier le prince de Soubise qui doit vendre la seigneurie de Roberval. Celle-ci recouvre alors, outre Roberval, Rhuis et Saint-Germain-lès-Verberie, les hameaux de Bacouël, Noël-Saint-Remy, Noël-Saint-Martin et Montvinet. Soubise vend le domaine 190 000 livres le 27 novembre 1784 à Achille-René d’Avesne de Fontaine. Mais cette somme, dérisoire au regard du prix du collier (à peine plus d’un dixième !) profitera surtout aux créanciers de Soubise. Roberval était hypothéqué !
Charles de Rohan, prince de Soubise, seigneur de Roberval se retire alors des affaire et doit quitter le conseil des ministres. Il meurt à Paris 3 ans plus tard, le 1 juillet 1787, frappé d’une apoplexie à l’âge de 72 ans. De ses trois mariages, il n’eut que deux filles, la branche de Rohan-Soubise s’éteint donc avec lui.
La seigneurie passe ainsi, après 143 ans dans la même famille, à un ancien conseiller du roi Louis XV, correcteur à la chambre de comptes, originaire de Fontaine-Chaâlis (Oise). C’est l’ancêtre des actuels occupants du château de Roberval. Cinq ans plus tard (et deux ans après la mort de Soubise), la Révolution éclate et l’arrière petit-fils de Soubise, Louis-Antoine de Bourbon-Condé, duc d’Enghien, vient se réfugier trois jours dans l’ancien château familial de Roberval, entre le 17 et le 20 juillet 1789, avant d’émigrer en Russie puis, à partir de 1790, à Ettenheim (Bade). C’est ce personnage que Napoléon fera enlever en territoire allemand, transférer à Vincennes puis exécuter dans les fossés du château pour briser tout espoir de restauration des Bourbons .
Le prince de Soubise fut un homme de grand courage dans sa carrière militaire, mais s’il n’eut pas toujours un grand génie stratégique, il fut brave, infatigable, exact sur la discipline. Il fut très humain envers ses soldats. Il écrit par exemple en 1755 : « je crains que les troupes ne s’en ressentent » ; « ce serait grand dommage de les exposer aux maladies » ; « les troupes sont belles et pleines de bonne volonté » ; « veiller de préférence à tout a la conservation des troupes » … Il maniait élégamment l’euphémisme : pour décrire une fuite de son armée devant l’ennemi, il écrit « l’infanterie combattit sans empressement et céda à son inclination pour la retraite… ». Il ne fut pas toujours apprécié par les militaires : le général Dumouriez écrivait en 1791 : « le prince de Soubise est le plus riche seigneur de la France. Ce général est un fléau national, rien ne le rebute; il a beau être déshonoré et flétri par les chansons, les brocards et les malédictions, il a une ambition constante et inaltérable. Les injures et les plaisanteries ont été poussées jusqu’à l’indécence, on en a fait un gros recueil, intitulé la Soubisade » !
Soubise ne fut par un mari très fidèle envers ses trois épouses successives, il fut un grand séducteur de femmes et de très jeunes filles : il entretenait mademoiselle Guimard « dans le luxe le plus élégant et le plus incroyable » et mademoiselle Zacharie âgée de 15 ans devint sa maîtresse alors qu’il en avait 69 !
Libertin, donc, le prince de Soubise était aussi un grand bibliophile. Il représenta fort bien l’esprit du siècle des Lumières, comme l’atteste la correspondance de Voltaire qui ne craignait pas de faire passer à Soubise des exemplaires de libellés irréligieux qui se fabriquaient à Ferney. Mélomane, c’est Soubise qui fit installer le premier kiosque à musique de France (inventé par lord Ranelagh en Angleterre), dans les jardins du château parisien de la Muette, dont il était gouverneur. Quant à la sauce Soubise que les cuisiniers connaissent bien, elle fut peut-être, qui sait, expérimentée à Roberval !. Au temps où il était élégant d’être cuisinier, le gastronome Soubise se fit une gloire avec la sauce aux oignons dont il agrémentait ses canetons… Ainsi naquit la sauce Soubise, qui accompagne aussi bien les œufs durs que certains rôtis de veau ou des légumes.
Le prince de Soubise, beaucoup plus présent à Roberval que ses prédécesseurs, restera donc dans les mémoires locales pour avoir profondément modifié l’environnement des Robervallois en redécorant le château, en créant la promenade-perspective de l’église et en boisant les coteaux en pins noirs.
BIOGRAPHIE DE COUILLAUD
(BERNARD DE LAROCQUE, 1448-1516)
seigneur de Roberval de 1509 à 1516
On connait bien la vie et l’oeuvre de Jean-François de La Rocque, le fondateur de la première colonie européenne en Amérique du Nord, mais on connait moins la vie de son père Bernard de La Rocque, dit Couillaud. Il est seigneur de Chastelrin, d’Aspremont, d’Arzains et d’Armenys (Occitanie) puis de Roberval (par son mariage avec Alix de Poipincourt). Il est nommé connétable de Carcassonne par Charles VIII vers 1490, maître d’hôtel du futur François Ier, « porteur de l’estandard de Mgr. d’Armagnac » puis « gentilhomme de M. de Rohan, baron de Gié ».Il est mêlé à cause de cela au procès que Anne de Bretagne intente à Pierre de Rohan, maréchal de Gié, en 1504.
François 1er le nomme ambassadeur auprès du sultan ottoman Selim Ier « le Cruel », père de Soliman le Magnifique. Il obtient un décret concédant à la ville de Carcassonne le commerce avec le Levant. C’est peut-être cette aventure outre-mer qui donnera sa vocation de navigateur à son fils Jean-François, alors âgé de 15 ans.
1448
Naissance de Bernard de Larocque sous le règne du roi Charles VII. Il sera protestant. .
1453
Fin officielle de la Guerre de Cent Ans.
Années 1470-1480
Bernard de La Roque est seigneur de Chastelrin et d’Aspremont, d’après les pièces du procès du maréchal de Gié. Chastelain correspond probablement à Castelreng, (dans l’Aude, à 34 km au sud-ouest de Carcassonne). Aspremont est plus difficile à localiser. Aujourd’hui, les seuls « Aspremont » sont en Provence, tandis que les nombreux « Apremont » sont tous situés dans le Nord de la France. Il existe un Aigremont dans le Gard. Un Apremont est situé à seulement 19 km à l’ouest de Roberval, dans l’Oise. Le procès mentionne aussi les surnom de Couillaud ou Couillaugat pour désigner Bernard de La Roque. Il est aussi désigné comme seigneur d’Arzains et d’Armenys (près d’Auch) par l’abbé Morel dans « la Maison Davène de Fontaine et de Roberval ».
Le roi est Louis XI de 1461 à 1483, puis Charles VIII lui succède.
Vers 1482
Bernard de Larocque se marie à 34 ans avec Marie, fille de Robert de Glennes (Glennes, dans l’Aisne ?), seigneur de Rause (Rozet, dans l’Aisne ? Rozes, dans le Gers ?)
1487
Mort de Marie, femme de Bernard de Larocque.
Vers 1490
Charles VIII nomme Bernard de Larocque connétable de Carcassonne, c’est à dire chef militaire de la région. Le 20 mars 1496, une commission royale datée de Lyon confie à Bernard de Larocque la tâche de réprimer une vague de pillages perpétrés dans le Midi par une bande de Césiliens (Siciliens). Il « se transporta avec des troupes pour empêcher les brigandages que plusieurs gens se disans de guerre, venus de Naples, Sicile et de delà les monts, exercoient sur les sujets de sa majesté en divers lieux » (C. CARLIER, op. cit., t. II, p. 576).
1494 :
Naissance de François d’Angoulème à Cognac.
1498 :
Charles VIII meurt sans enfant vivant. Louis XII devient roi et répudie sa femme Jeanne de France.
Vers 1499
Mariage en secondes noces de Bernard de Larocque avec la Picarde Isabeau de Poitiers (Bernard a plus de 50 ans). Isabeau est la fille de Alix de Popincourt et de l’écuyer Mahieu de Poitiers, seigneur de Roberval (Oise) et cousin de la future favorite de Henri II, Diane de Poitiers. Isabeau apporte en dot la seigneurie de Roberval qui lui vient de sa mère. Cette seigneurie servira par la suite à désigner Jean-François de Larocque, systématiquement appelé « le sieur de Roberval ». La seigneurie de Roberval, acquise par le grand-père d’Alix en 1471, déborde largement de ce village et comprend aussi Bacouël et le moulin de la Prouaye (commune de Rhuis), Moru (commune de Pontpoint), Noël-Saint-Martin (commune de Villeneuve sur Verberie) et Saint Germain lès Verberie (commune de Verberie).
Louis XII se marie aussi en 1499 avec Anne de Bretagne, la veuve du roi Charles V, de 14 ans plus âgée que lui.
Vers 1500-1502
Naissance de Jean-François de Larocque, peut-être à Carcassonne (son père y est en poste), peut-être plutôt, selon Ferlant, à Roberval (ses grands-parents maternels y vivent), ce qui expliquerait le choix de son nom de « sieur de Roberval ».
Bernard de Larocque et Isabeau auront aussi une fille prénommée Charlotte qui épousera en juin 1526 Guillaume de Magdaillan, seigneur de Montataire (Oise).
Jean-François avait des frères. François 1er avait surnommé l’un d’eux le gendarme d’Annibal (voir Les Œuvres de Clément Marot édition Guiffrey, tome 3, p.p. 36-37). Il avait aussi sa fameuse sœur ou nièce Marguerite de Larocque qui fut l’héroïne de l’histoire qu’a racontée André Thevet dans son Grand Insulaire, histoire que Thevet prétendait tenir de Roberval lui-même. Le catalogue des Actes de François 1er, Vol VII, p214, comporte une Déclaration de l’hommage rendu par Marguerite de Larocque pour les seigneuries de Sermet et de Sauveterre mouvant dur duché de Guyenne, en 1536, déclaration faite par Raoul de Lestrade, seigneur de Florac, au nom de Marguerite de Larocque. Enfin, Jean-François avait deux neveux qui figurent dans tous les documents qui le concernent, les deux LaRoque de Blaizans.
Vers 1501
Pendant 6 semaines, Bernard de Larocque est au château royal d’Amboise, sur ordre du Maréhal de Gié, pour s’occuper des archers et du comte d’Angoulème (futur François Ier et fils de Louise de Savoie). Gié recommande à Bernard de Larocque de ne pas fâcher Louise de Savoie, contrairement au précédent gentilhomme nommé par Gié, un certain Restal, qui voulait toujours assister au lever de François. Au procès de 1504, Bernard de Larocque dira qu’il entendit Louise de Savoie émettre le souhait de prendre à son service Capdet, un parent de Bernard de Larocque, pour le service de François. Bernard de Larocque dépose aussi qu’il a entendu à Paris une rumeur sur l’état de santé du roi, mais que ce n’était rien de précis. Il n’a en revanche rien entendu sur ce que Gié voudrait faire de François si Louis XII venait à décéder, régence ou déplacement au château plus fortifié d’Angers, ou autre. Bernard de Larocque a cependant entendu Gié proposer à Louise de Savoie de se rendre au château d’Angers avec François. Gié est capitaine des deux châteaux. Bernard de Larocque affirme qu’il n’y aurait pas emmené Louise et François, car Gié ne lui a donné aucun ordre en ce sens
1503
Bernard de La Roque, dévoué aux comtes souverains d’Armagnac comme toute sa famille, devient « porteur de l’estandard de Mgr. d’Armagnac ». Au contrat de mariage de Marguerite d’Armagnac avec Pierre de Rohan, maréchal de Gié, il signe comme représentant du maréchal de Gié et témoin. Il se qualifie dans les documents de « gentilhomme de M. de Rohan, baron de Gié ». Marguerite d’Armagnac meurt très rapidement
1504
Bernard de La Roque, est mêlé au procès que la vindicative Anne de Bretagne intente à Pierre de Rohan, maréchal de Gié, en 1504. Gié, accusé devant le Parlement de Paris du crime de lèse-majesté,
risque sa tête. Le maréchal, durant une maladie de Louis XII, déjà s’était cru ministre du nouveau roi François d’Angoulême (futur François Ier). La reine Anne se sentit veuve. Voulant se réfugier dans son duché de Bretagne, elle fit embarquer sur la Loire, à Blois, toutes ses richesses. Les bateaux plats se dirigèrent sur Nantes qu’ils n’atteignirent pas car le maréchal les fit saisir. Il avait assemblé des troupes, se préparait au nouveau règne qu’il croyait imminent. Mais Louis XII revint à la vie. La reine, furieuse contre Gié, exigea son arrestation.
Pour être certaine de sa vengeance, Anne de Bretagne assumait tous les frais du procès. Tous ses ennemis du maréchal se dressèrent contre lui. Le cardinal d’Amboise, Louise de Savoie, le sire d’Albret rendirent de très mauvais témoignages. Les frères Pontbriand, des Bretons qu’il avait protégés, le trahirent et l’accusèrent. Amboise redoutait Gié qui était aimé de Louis XII, Louise de Savoie le détestait parce que, gouverneur du jeune François d’Angoulême son fils, il avait beaucoup d’influence sur lui. De sorte que le maréchal, aimé du roi régnant, aimé du roi futur, constituait un danger pour Anne de Bretagne, pour Louise de Savoie et pour Georges d’Amboise. D’ailleurs, sur l’affaire que lui faisait la reine se greffaient d’autres chefs d’accusations. On prétendait le convaincre de trahison, d’avoir voulu s’emparer de l’armée, des forteresses.
Le Procureur général fit entendre un réquisitoire terrifiant où il réclamait la tête et la confiscation des biens du maréchal de Gié. Ce dernier se défendit énergiquement et trouva dans des soldats, ses compagnons d’armes, des témoins en sa faveur. Roland de Ploret, Bernard de La Rocque et Jacques d’Epinay dit Segré prouvèrent que les accusations étaient absurdes, fausses et non avenues. Ploret, La Rocque et Segré avaient été arrêtés avec le maréchal. En janvier 1504, Gié invoqua le témoignage de La Rocque. Bernard de Larocque dépose le 19 et le 21 octobre.
Le 24 octobre, un arrêt leva le secret du maréchal et déclara quittes de toutes poursuites Ploret, La Rocque et Segré. Bernard de Larocque se fait cependant sermonner, car il aurait parlé de l’affaire d’Amboise avec un certain Géron, homme de Gié, qui lui aurait rappellé que l’affaire c’était déroulée lorsque Louis XII était à Nantes, et non en Italie.
Enfin, les juges, ne retenant pas l’accusation de lèse-majesté, encore moins celle de trahison, s’en tinrent à une vague imputation « d’excès de pouvoir .» Le maréchal fut condamné à perdre pour cinq années sa dignité et à être banni de la cour.
1504-1509
Couillaud est qualifié de « seigneur de Roberval » au procès de Gié (1504). Bernard de Larocque devient seigneur de Roberval à la suite de la mort de son beau-père Mahieu de Poitiers, qui était seigneur de Roberval grâce à son mariage avec Alix de Popincourt. Cependant, cette dernière est qualifiée de « Dame de Roberval » en 1498 et en 1513 dans les archives du château de Roberval. A-t-elle gardé la seigneurie en douaire ?, en usufruit ?.
1513
En 1513, il est toujours connétable (gouverneur) de Carcassonne et maître d’hôtel du roi.
1514
Veuf, le roi Louis XII se remarie avec Marie d’Angleterre. François d’Angoulême se marie avec Claude de France, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne.
1515
Louis XII meurt sans enfant mâle. En 1515, le prince François d’Angoulême vient de monter sur le trône sous le nom de François Ier, succédant à Louis XII. Sa mère Louise de Savoie, duchesse d’Angoulême puis de Bourbon assure la régence. Il a connu La Roque par Marguerite d’Armagnac et par Gié et le nomme ambassadeur auprès du sultan Selim Ier « le Cruel », père de Soliman le Magnifique. Bernard de La Roque, qui semble avoir été un habile homme, revient avec un firman concédant à la ville de Carcassonne le commerce avec le Levant. Un firman est un mandat ou un décret royal publié par un souverain dans certains états islamiques historiques comme l’empire Ottoman et l’empire Moghol.
1514 ou 1516
En 1516, Bernard de Larocque décède. Sa veuve, Ysabeau de Poitiers, gère seule le domaine de Roberval en attendant la majorité
GILLES PERSONNE DE ROBERVAL (1602-1675)
Des champs à l’Académie, un destin extraordinaire
Mathématicien, physicien, philosophe, astronome, mécanicien, cartographe, professeur au collège royal, Gilles Personne participe à la fondation de l’Académie des Sciences. Il est resté connu du grand public en tant qu’inventeur de la balance de Roberval.
Gilles Personne est le fils de Pierre Personne et de Jeanne Le Dru, petits paysans habitant à Roberval (Oise) sous Henri IV. Né entre Roberval et Noël-Saint-Martin, dans un champ où sa mère faisait la moisson, Gilles est baptisé deux jours plus tard, le 10 août 1602, dans cette dernière paroisse (aujourd’hui commune de Villeneuve-sur-Verberie). Son acte de baptême est conservé aux Archives Départementales de l’Oise. Dans une lettre datée de 1647, il se dit « inter multos natus » et « educatus inter multos », ce qui laisse penser qu’il est le seul de sa famille a avoir étudié et qu’il a fait des études à l’école du village. On dit qu’il sert de berger pendant son enfance. Il va recevoir une instruction, dès l’âge de 14 ans (d’après l’abbé Duhamel, secrétaire de l’Académie des sciences).
Gilles Personne est remarqué par le curé de la paroisse voisine de Rhuis, également aumônier de la reine Marie de Médicis, qui avait remarqué sa vive intelligence. Il lui donne un solide bagage en mathématiques, latin et sans doute grec puis l’envoie dans un collège de l’Aisne. C’est à partir de ce collège qu’il ira à l’université et fera le « tour de France des universités », choix personnel qui témoigne de sa curiosité d’esprit, il veut avoir plusieurs maîtres. Il gagne sa vie avec le « pionnicat » de l’époque, il est précepteur et vit en donnant des leçons particulières. Il passe par Bordeaux où il fait la connaissance du grand mathématicien Pierre de Fermat qui a le même âge que lui et peut-être aussi de la famille Verdus dont un des membres sera plus tard son élève préféré. Gilles est à la Rochelle en 1627, il assiste au siège de la ville, ce qui lui permet de faire diverses remarques sur l’art des fortifications et la balistique.
En 1628, Gilles Personne atteint Paris. Il ne tarde pas à entrer en contact avec les savants. Gilles Personne de Roberval obtient en 1631 une chaire de philosophie au collège de Maistre Gervais, rue du Foin, où il élit domicile. Il reçoit la permission du seigneur de son village natal d’adjoindre à son nom celui de Roberval. Il réussit peu après le concours d’entrée au prestigieux Collège Royal (futur collège de France) où il reçoit la chaire de mathématiques de Ramus. Ses cours ont beaucoup de succès, les élèves qui y assistent sont souvent plus de 100, bien qu’il les terrifiât par son ton impérieux et magistral. Roberval reçoit bientôt une troisième chaire, celle du mathématicien Pierre Gassendi, ce qui l’oblige à une activité débordante. Il enseigne l’arithmétique, la géométrie, l’astronomie, l’optique, la mécanique et même la musique ! Il donne aussi des conférences fort appréciées par le Tout-Paris des secrétaires d’état, des conseillers du Parlement et autres officiers de la Chambre des Comptes. C’est une période faste pour les professeurs particuliers. Les mathématiques sont à la mode. Roberval est très apprécié des princes anglais et polonais.
Les chaires du Collège Royal étant renouvelables tous les trois ans, Gilles Personne se représentera au concours pendant 41 ans, c’est-à-dire jusqu’à sa mort. En effet, le savant ne dispose pas, comme ses confrères, d’une fortune personnelle, et il est obligé de travailler sans cesse pour vivre. Pour conserver un avantage sur ses concurrents aux concours, Gilles Personne taira toute sa vie le résultat de ses recherches, ne les publiant que rarement.
Gilles Personne participe activement aux débats scientifiques, parfois virulents, avec ses contemporains, Descartes, Fermat, Pascal… Mais le caractère emporté de Gilles Personne, ainsi que ses origines très modestes, ses manières rustiques et ses difficultés d’élocution le desservent souvent dans ces discussions. Leibniz raconte : « Quand j’étais à Paris, on se moquait de M. Roberval, parce qu’il avait voulu démontrer quelques axiomes d’Euclide. » Roberval paraît bien avoir été le véritable héros de l’anecdote célèbre où un mathématicien de profession, entraîné au théâtre à la représentation de Polyeucte, s’écrie en sortant : « Qu’est-ce que cela prouve ? ». Roberval, moqué par les esprits spirituels, choisit parfois de s’adresser directement aux ouvriers et artisans, voire aux apprentis, dans un langage très simple, comme dans son « Traité de mécanique et spécialement de la conduite et élévation des eaux », ce qui démontre une certaine intention sociale.
En 1635, Gilles Personne de Roberval choisit les savants amateurs qui formeront l’Académie parisienne de Mathématiques chez l’abbé Marin Mersenne. Il s’agit de Cyrano de Bergerac, Étienne Pascal (le père de Blaise), Girard Desargues et Pierre Gassendi. Le petit Blaise (12 ans) assiste aux séances. Les savants se disputeront rapidement avec René Descartes, lui reprochant la faiblesse de ses démonstrations.
Une des sœurs de Gilles, Marie, épouse Jean Personne le 10 juillet 1639
à Roberval. Ils auront au moins six enfants entre 1641 et 1659. Leurs descendants habitent toujours Roberval et Rhuis. Gilles
Personne (notre savant ou un homonyme ?) devient parrain de Jean
Dupont, comme l’atteste l’acte de baptême de ce dernier à Roberval.
Roberval ne fit paraître que deux ouvrages de son vivant. Le premier sort en 1636, c’est un ouvrage de mécanique : « Traité de mécanique des poids soutenus par des puissances sur des plans inclinés à l’horizontale ». Ce livre définit de façon précise le sens du mot « force ».
Le deuxième livre de Roberval est publié en 1644, c’est un traité d’astronomie : « Le système du monde d’après Aristarque de Samos », on y trouve d’intéressantes idées sur l’attraction universelle. Roberval ne veut pas se présenter comme l’auteur de cet ouvrage. Brûlart de Saint Martin, Roberval, et Mersenne sont de mèche pour faire comme si le prétendu « système du monde » d’Aristarque leur était parvenu sous forme d’une version latine, réalisée par un étranger connaissant l’arabe et soutenu par Brûlart de Saint Martin, à partir d’un manuscrit arabe lui-même tiré de l’original grec, et maintenant enrichie des notes et commentaires de Roberval. Tout cela n’est qu’une ruse, peut-être inspirée par la prudence, pour présenter au public, sous forme d’hypothèses et de suppositions, les idées physiques et cosmologiques que Roberval met au service du système de Copernic, qui, dans son traité De revolutionibus orbium coelestium (1543), n’avait pas osé lui-même mentionner Aristarque, son juste précurseur.Cet ouvrage est publié d’abord chez Guillaume Baudry, sans privilège, puis chez Antoine Bertier, avec privilège. Ce privilège donne pour dix ans à Marin Mersenne le droit exclusif de publier ou de vendre des traités mathématiques composés ou recueillis par lui-même. Celui-ci cède sur-le-champ son privilège à Bertier pour l’Aristarque de Roberval. Ainsi Mersenne reprendra-t-il l’Aristarque de chez Bertier dans son Novarum observationum
Gilles Personne écrit d’autres ouvrages qui ne seront publiés qu’après sa mort. Certains traitant de mathématiques furent publiés par l’Académie en 1693 : « Observations sur la composition et le moyen de trouver les tangentes aux lignes courbes », « Géométrie des indivisibles », « Traité des mouvements composés », « Résolution des équations planes et cubiques », « La trochoïde ». Un ouvrage de philosophie « Les principes du devoir et des connaissances humaines » est publié très longtemps après sa mort, en 1845, de même que ses « Éléments de Géométrie », publiés en 1996. D’autres ouvrages de Roberval restent inédits comme le « Tractatus mechanicus » et le « Theorema lemmaticus » écrits en 1645 ou le « Traité sur la quadrature de la parabole » écrit en 1651.
Roberval acceptera en 1645 de devenir vendeur-démonstrateur de la fameuse « machine arithmétique » inventée par Blaise Pascal. La boutique est installée chez Roberval, rue du Foin, elle est ouverte tous les matins jusqu’à 8 h ( !) et le samedi après-midi.
En 1647 a lieu la célèbre entrevue entre René Descartes et Blaise Pascal, en présence de Roberval et de la sœur de Blaise. La discussion tourne en dispute entre Roberval et Descartes, car ce dernier nie l’existence du vide, Roberval doute et Pascal y croit. Roberval prouvera pourtant l’existence du vide avec Pascal, lors d’une expérience à Clermont-Ferrand, en introduisant une vessie de carpe dans une pompe à faire le vide : la vessie gonfle. Moreri (l’encyclopédiste de 41 ans le cadet de Roberval) nous apprend que Roberval avait inventé une balance à peser l’air et qu’elle fut par la suite conservée dans la bibliothèque du roi avec ses autres instruments et ses mémoires. On n’en a jamais retrouvé la trace. physico-mathematicarum paru chez Bertier en 1647.
En 1654, Roberval et Pascal s’intéressent au calcul des probabilités dans les jeux de hasard. Roberval trouve des résultats pour le jeu de dés.
En 1658, lors d’un concours de mathématiques organisé par Pascal, Roberval (membre du jury), trouve la méthode pour calculer le volume d’une cycloïde (point sur une roue qui avance).
En août 1656, Gilles Personne imagine que les appendices de Saturne sont des nébulosités s’élevant très haut depuis les régions équatoriales de la planète. Cette hypothèse, qui rappelle un peu l’explication des comètes par Aristote, explique &agra;
LA PROTECTION DU
PATRIMOINE ÉCOLOGIQUE :
La qualité exceptionnel du patrimoine paysager de Roberval est reconnue depuis longtemps par les naturalistes mais aussi, depuis les années 1970, par les différents services publics (Parlement européen, ministères de la Culture, de l’Agriculture ou de l’Environnement, Commune). C’est ainsi que toute une série de classements ont permis de garantir jusqu’à aujourd’hui une véritable qualité écologique à la commune. Certaines de ces protections, les moins contraignantes, concernent toute la superficie communale. D’autres sont plus restrictives et donc plus localisées.
Le Parc Naturel Régional « Oise-Pays de France » (sur toute la commune)
Tout le territoire de la commune de Roberval est compris dans le Parc Naturel Régional Oise-Pays de France créé en 2004. Roberval est considéré comme une Zone d’Intérêt et de Sensibilité Paysagère. Selon le PNR, cet espace jouent un rôle primordial dans l’identité et la qualité paysagère du territoire du Parc. De plus, le Parc a défini un « corridor biologique » qui passe sous le viaduc et qui permet à la grande faune (cerfs, chevreuils et sangliers essentiellement) de circuler entre les massifs de Halatte et de Compiègne.
Renseignements : http://www.parc-oise-paysdefrance.fr/
Le site inscrit de la Nonette (sur toute la commune)
Toute la commune de Roberval est intégrée à la protection du site de la vallée de la Nonette, inscrite au titre des Sites Naturels le 6 février 1970. La Nonette est une petite rivière située à 11 km de Roberval. Affluent de rive gauche de l’Oise, elle naît à Nanteuil-le-Haudouin et se jette dans l’Oise à Gouvieux après un parcours de 41 km.
La ZNIEFF « Vallons de Roberval et de Noël-Saint-Martin (sur 220 ha à Roberval)
Les « zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique » (ZNIEFF) créées à partir de 1982 par le ministère de l’Environnement sont devenues aujourd’hui un des éléments majeurs de la politique de protection de la nature. Elle représentent les secteurs de plus grand intérêt biologique ou écologique du territoire national. (présence d’espèces protégées, associations d’espèces ou espèces rares, menacées ou caractéristiques du patrimoine régional);La ZNIEFF n° 0327 s’étenddu chemin d’Harcelay à Moru et du chemin Vert aux bois de Rhuis. Elle comprend les zones ND (voir ci-dessous) des coteaux de Fosse, de la Cavée des Rois, du marais de Fosse et des marais du Rouanne.
Renseignements : http://inpn.mnhn.fr/isb/servlet/ZoneServlet?action=Znieff2&typeAction=5&pageReturn=znieff/fiche_znieff_1.jsp&nm_sffzn=220013832
Les zones ND (sur 211 ha)
Les zones ND du plan d’occupation des sols de Roberval sont les zones protégées au titre des sites et paysages (ainsi que les zones
inconstructibles en raison des risques). La commune de Roberval compte 211 hectares de zones ND (43% de sa superficie), s’étendant sur le bois du Plant, le bois du Croquet, les bois contigus à la forêt d’Halatte, les bois s’étendant sur les différents coteaux de la commune ainsi que sur les fonds humides du Marais de Fosse, de Brune et du vallon du Rouanne. Dans ces zones, seuls les travaux d’amélioration de l’habitat
sont autorisés, à l’exclusion de toute construction ou défrichement. Il est possible de déclasser ces zones en cas de révision du Plan Local
d’Urbanisme.
Le site classé de la forêt d’Halatte (sur 36 ha à Roberval)
La totalité de la forêt d’Halatte a été déclarée « site classé » le 5 août 1993. A Roberval, cette zone classée englobe les bois et champs contigus à la forêt, hameau du Fond-Maillet compris, jusqu’au chemin Pontois, soit environ 36 ha. Ce site comprend la zone ND des bois de la Gruerie et du Fond-Maillet.
La zone Natura 2000 des coteaux de la cavée du Roi (sur 20 ha à Roberval)
Le réseau Natura 2000, initié après l’adoption de la directive européenne « Habitats » en mai 1992, est un ensemble de sites qui seront gérés pour la conservation de leur patrimoine biologique exceptionnel au niveau de l’Union européenne. La zone Natura 2000 « cavée des Rois à Roberval » recouvre 43 ha de coteaux surplombant la cavée des Rois (dont une vingtaine d’hectares sur la commune de Roberval). Ce site est un sous-ensemble du site « coteaux et vallée de l’Automne » proposé pour être intégré au réseau Natura 2000. Les sites qui seront retenus par les ministères de l’environnement et de l’agriculture pour ce réseau pourront bénéficier de financements de l’État et de l’Europe pour la mise en œuvre d’une gestion conservatoire.
Renseignements : http://natura2000.environnement.gouv.fr/sites/FR2200566.html
Le site inscrit du parc du Château (sur 7 ha à Roberval)
La totalité du parc du château de Roberval est inscrite au titre des sites depuis le 27 mars 1947, soit 7 ha sur la commune de Roberval
(voir plus haut, le patrimoine bâti). La partie située sur la commune de Roberval est délimitée par le chemin du Moulin, la route de Guidon,
le chemin des Carrieuses et l’ancienne ruelle des Dîmes.
LA PELOUSE CALCICOLE DE FOSSE
Cet espace escarpé et dominant le vallon de Fosse fut longtemps dévolu au pâturage itinérant des moutons.
Cette utilisation pastorale a permis le maintien d’une pelouse rase aux espèces botaniques très variées.
A la disparition de l’élevage ovin au début du XXe s., les lapins ont pendant un temps pris le relais pour entretenir ce milieu.
Aujourd’hui, la végétation arborée est en passe d’envahir la pelouse qui a déjà disparu à environ 50%.
Au milieu des Genévriers, des Pins sylvestres (plantés) et des plantes aromatiques (Origan vulgaire, Thym serpolet…), on peut trouver les orchidées les plus diverses et les plus somptueuses de nos régions et surtout les moins courantes.
Parmi les espèces rares en France, citons la très étrange Limodore à feuilles avortées, à la longue hampe violette sans feuilles (protégée en Picardie) ainsi que l’Orchis militaire, dont les trois pétales supérieurs se réunissent curieusement en forme de petits casques de soldats.
D’autres orchidées sont un peu plus répandues comme l’Ophrys abeille et l’Ophrys mouche ressemblant à s’y méprendre aux insectes qui leur ont donné leur nom.
On trouve aussi l’Orchis singe et l’Orchidée bouc. Mais d’autres fleurs rares en France accompagnent les orchidées de Fosse, parmi lesquelles l’Anémone pulsatille, l’Epipactis brun rouge, (assez rare), l’Euphorbe de Séguier (rare), le Fumana vulgaire (rare, protégée en Picardie), le Genêt des teinturiers, la Germandrée des Montagnes (assez rare, protégée en Picardie), la Véronique couchée (rare) …
La pelouse calcicole de Fosse, à Roberval est très menacée : par le « refermement » causée par la croissance des arbres et le manque d’entretien, mais aussi parfois par l’érosion des sols provoquée par le piétinement et la pratique de la moto verte. Espace protégé au titre de site de la vallée de la Nonette et de ZNIEFF.
LES COTEAUX DE LA CAVÉE DES ROIS
Il s’agit essentiellement de coteaux boisés appartenant aux habitats suivants : tillaie-frênaie des expositions froides à Tilleul à larges feuilles hêtraie-chênaie pédonculée neutro-acidicline à Gaillet odorant ; hêtraie-chênaie Lauréole ou Laîche glauque, hêtraie-tillaie des pentes colluvionnées à Gouet tacheté et Mercuriale vivace et chênaie pédonculée neutrophile à Primevère élevée.D’autres habitats plus courants se rencontrent aussi : fourrés à Noisetiers communs et Clématite des haies, Frênes, Saules marsault ou Erables sycomores… On trouve également ici le Polystic à aiguillon (fougère assez rare, elle a déterminé l’existence de la ZNIEFF)… Ce milieu n’est pour l’instant pas très menacé, sauf par le « grignotage » urbain. Espace protégé au titre de zone ND, de site de la vallée de la Nonette, de ZNIEFF et, ultérieurement, de site Natura 2000.
Les Grottes
Il existe deux grottes naturelles sur le territoire de Roberval.
La grotte du Calvaire est située au-dessus de l’église, sous une croix.
La grotte aux Renard est située sur le coteau de Fosse.
Ces deux grottes, la première assez vaste, la seconde plus réduite, sont issues de l’érosion des sables de Cuise qui ont dégagé les entablements de calcaire lutétien qui les surmontaient.
LES ZONES HUMIDES
(DU MARAIS, DU ROUANNE, DE BRUNE)
Plusieurs marécages et tourbières sont présents à Roberval (des Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie dioïque et Consoude officinale).
Ces zones humides constituent de très riches biotopes : on y trouve des aulnes, des saules, des trembles, des carex, des roseaux (massettes ou phragmites), des lentilles d’eau, du cresson, des joncs, des iris d’eau…
PRÉSERVER NOTRE PATRIMOINE
COMMUNAL : UN NOUVEAU SENTIER
Au cours des vacances de Printemps 2006, la CCPOH a de nouveau offert des activités aux jeunes de la communauté de communes.
En échange d’un séjour spéléologie dans les Alpes, les adolescents ont nettoyé un nouveau sentier communal à Roberval
Auteur: J-M Popineau
Les Cavées (des ROIS,FOSSE, MARTINE, CARNAGE)
Les vallons de Roberval se terminent par des gorges étroites et encaissées, les « cavées ».
Il y règne une forte humidité en toutes saisons, génératrice d’une végétation exubérante dont la densité se traduit par une pénombre permanente.
Elles sont souvent empruntées par des chemins qui remontent au temps des Gaulois.
On y trouve toute une série de fougères comme à aiguillon (assez rare), le cystoperis délicat ou la fameuse « langue de cerf » (la Scolopendre)
D’épais coussins de mousse (Thuidie à feuilles de Tamarins ou Thamnie queue de renard) tapissent les rochers éboulées
Les mousses et les fougères comptent parmi les plus anciens végétaux présents sur la planète.
Au dessus des cavées croissent les hêtres ,chênes, frênes, tilleuls, noisetiers, érables, et saules déjà cités pour la cavée des Rois.
Ces Cavées sont les territoires de prédilection des chevreuils, des blaireaux, des renards, des lapins de garenne, des sitelles torchepot ou des roitelets huppés.
Roberval compte quatre cavées:
La cavée du Rois (zone Natura 2000, ND et ZNIEFF),
la cavée de Fosse (zone ND et ZNIEFF),
la cavée Martine (zone ND) et
la cavée Carnage (zone ND).
DEUX MUNICIPALITÉS POUR UN SEUL NOM ! ROBERVAL AU CANADA
Le saviez-vous ? Il existe deux Roberval sur notre planète !
Le premier (en âge) est le Roberval de l’Oise (Picardie-France), dont la paroisse a été fondée sous Charlemagne (8e siècle).
Le deuxième est le Roberval du Québec (Canada). Ce dernier doit son nom à Jean-François de La Rocque, seigneur de Roberval en France de 1520 à 1560 et premier colonisateur européen en Amérique du Nord (1542-1543) (voir rubrique « découvrir Roberval » puis « Histoire »).
Des contacts entre les deux municipalités sont noués régulièrement : le maire de Roberval-France s’est rendu à Roberval-Québec en 1971 puis un conseiller municipal du village français a été reçu chez nos cousins canadiens en 2005 puis encore en 2008.
Dernière heure : Le 11 Avril 2008, le commissaire de la Ligue Canadienne de hockey, Gary Bettman, annonce sur les ondes de CBC, la victoire de Roberval (Québec) dans le concours Hockeyville Kraft. La ville de Roberval accueillera donc le 23 septembre prochain, un match préparatoire de la LNH mettant au prise le Canadien de Montréal et les Sabres de Buffalo. Avec un nombre de 2 198 665 votes, Roberval surclasse Kingsville (1 491 787 votes) par plus de 700 000 votes, ainsi que de nombreuses autres villes candidates pour l’organisation du championnat. Félicitation à nos cousins canadiens !.
En savoir plus :
Roberval, (10 906 h en 2001), est une municipalité canadienne de 152,99 km 2. Située sur la rive sud-ouest du lac St Jean, elle est le chef-lieu de Lac-Saint-Jean-Ouest (1892) et le siège du district judiciaire de Roberval (1912).
La ville de Roberval fut fondée en 1859. Les fêtes du 150e anniversaire célébrées en 2005 ne commémoraient en fait que l’achat par Thomas Jamme du domaine de Jacob Duchesne qui
comprenait une maison de même qu’un moulin à farine et une scierie sur la rivière Ouiatchouanish.
Avec Prime Thibeault et Célestin Boivin, Thomas Jamme est considéré comme le fondateur de Roberval. Le canton de Roberval, détaché en 1857 de celui de Ouiatchouan, ne devint une municipalité que deux ans plus tard en 1859.
Celle-ci comptait alors 250 habitants.
La population grandissante en raison des nombreux chantiers de bûcherons de la région provoqua un certain boom économique, et en 1888 la ligne de chemin de fer Québec-Lac-St-Jean atteignit la municipalité.
La construction de l’hôtel Roberval et l’action de B.-A. Scott qui érigea un moulin à scie participèrent aussi beaucoup à la prospérité de la région.
Roberval continua ensuite son développement de manière assez rapide, étant la porte d’accès à de nombreuses ressources naturelles situées à proximité.
Plusieurs institutions ( le sanatorium, l’hôpital Sainte-Élisabeth et le couvent entre autres ) firent leur apparition.
L’année 1955 voit la première traversée du Lac-St-Jean à la nage.
Au tournant du 21e siècle la ville voit son développement compromis par le dépeuplement des « régions-ressources ». Les jeunes émigrent et l’absence d’un établissement d’éducation supérieure lui font parfois du tort.
Roberval est un village très petit mais son histoire est exceptionnellement riche et ancienne.
Son Histoire et celle des communes limitrophes (Villeneuve sur Verberie, Rhuis, Pontpoint) a été publiée en décembre 2007 :
« L’Homme et le hameau » dans le Val de Rouanne (Oise) – La formation d’un paysage au bâti semi-dispersé, de l’Antiquité à la fin du Moyen Âge » ,
Revue Archéologique de Picardie n° spécial 24, 2007.
(392 pages) 39€
Possibilité de le commander à :
http://revuearcheo.picardie.free.fr/RAPFrameset.html
PRINCIPAUX EVENEMENTS DE L’HISTOIRE DE ROBERVAL (OISE)
Paléolithique inférieur ( -100 000 ans) : première traces humaines (Acheuléens) vers Moru et l’Oise.
Sites néolithique de Harcelay, du Long-Champ, de Sur-Fosse, de la Haute-Borne…
Époque gauloise :
la limite entre les tribus bellovaque et suessione est fixée sur le Rouanne. Les vallons (Fosse) et plateaux (Taillis-Bois, Long-Champ…) sont peuplés et cultivés par les gaulois.
Antiquité :
des villas sont bâties sur les plateaux méridionaux, tous les 800 m (sites du Chemin-Blanc, du Long-Champ, des Taillis-Bois), dans les vallons se dressent des villages (Roberval, l’Épinette) et des hameaux (Fosse, Derrière-Hour, Guidon). Il y a une fonderie (Cornouiller) et un hameau (Harcelay) sur les plateaux.
Début VIe s., un certain Robert ( ?) et ses Francs développent le hameau de Roberval. Les hameaux de Fosse, des Taillis-Bois, du Long-Champ, de Derrière-Hour existent encore. Les plateaux méridionaux et les vallons sont encore un peu cultivés mais les plateaux occidentaux se recouvrent de forêt.
Entre 750 et 800 :
la première église de Roberval est bâtie à Noël-Saint-Remy (entièrement disparue à l’exception de sarcophages).
842 :
Roberval appartient au domaine royal, c’est une dépendance du palais de Pontpoint.
872 :
Roberval se sépare de la paroisse voisine de Noël-Saint-Martin (la « Querelle des deux Évêques ») car elle est située dans un diocèse différent.
1096 :
Donation de l’église de Roberval à l’abbaye de Saint-Martin des Champs (Paris) par Guy Ier de la Tour, comte de Senlis. Le chœur et le clocher sont reconstruits (il en reste quelques sculptures romanes) .
1143 :
début des grands redéfrichements du plateau méridional, fondation de Villeneuve-sur-Verberie qui se sépare très vite de Roberval, et de Moru, qui se séparera de Roberval au XIXe siècle.
1171 :
Raoul de Robertval, premier seigneur connu, bâtit un hôtel fortifié (quelques vestiges), défriche 75 ha de bois, fonde les hameaux des Carrieuses et de Moru et réactive Fosse et Guidon.
1180 :
le moulin Henry (derrière le château) dépend pour moitié du prieuré Saint-Nicolas d’Acy lès Senlis. La nef carolingienne de l’église est rebâtie avec un portail sculpté de style roman transition.
1196 :
Guerre franco-anglaise : Philippe-Auguste abandonne sa suzeraineté sur Roberval au profit du comte normand Richard de Vernon, en échange du château de ce dernier.
1220 :
le pressoir de Roberval (aux Carrieuses) appartient à l’abbaye Saint-Corneille-de-Compiègne.
1291 :
Jehan le Gaigneur, bourgeois de Senlis (banquier), achète le fief de Roberval.
1411 :
Jehan le Bruille, seigneur de Roberval, perd la moitié de ses revenus (Guerre de Cent Ans).
1456 :
le chanoine Compiégnois Jehan de Jouennes donne le fief et la ferme d’Harcelay (1ère mention) à l’abbaye du Moncel (Pontpoint).
1489 :
les religieuses du Moncel fondent le hameau du Fond-Maillet pour défricher la forêt d’Halatte (Mahiet Gaffé, fermier).
1542 :
Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval, explore le Québec et le Labrador et fonde la première colonie d’Amérique (Franciroy, futur Québec). On en a retrouvé les vestiges en 2006. Il reconstruit le château, le pigeonnier ainsi que le chœur, le clocher et le porche de l’église de Roberval.
1602 :
naissance à Roberval (dans un champ vers Noël-Saint-Martin) du mathématicien et physicien Gilles Personne qui prendra plus tard le nom de Roberval, cofondera l’académie des Sciences (1666) et inventera la balance de Roberval (1668).
1684 :
La duchesse de Ventadour, Charlotte de la Mothe-Houdencourt, est seigneur de Roberval. Elle vit à la cour à Versailles, c’est la gouvernante des enfants de Louis XIV (et sans doute son amante).
1749 :
Son arrière-petit fils, Charles de Rohan, prince de Soubise, reconstruit le château en style Rocaille, aménage le grand parc à l’anglaise, perce une avenue de 900 m pour les relier à l’église. L’« affaire du collier de la reine » l’oblige à tout vendre aux Davène de Fontaine, actuels propriétaires.
1789 :
Louis de Bourbon, duc d’Enghien, se réfugie au château pendant les trois jours précédant son émigration vers la Russie.
1792 :
Révolution : le citoyen-capitaine Parage s’illustre lors de la guerre contre les Autrichien à Lille.
1794 :
Achille-René Davène de Fontaine et son fils sont emprisonnés à Chantilly et tous leurs biens sont confisqués jusqu’en 1802. Le presbytère est brûlé.
1833 :
Louis-Philippe rattache autoritairement le hameau de Moru à la commune voisine de Pontpoint.
1855 :
Fondation de la ville de Roberval (Québec, Canada) ainsi nommée en l’honneur de l’explorateur.
1914-1918 :
Dix robervallois sont tués au combat, le moulin est brûlé par des prisonniers. Un « arbre de la Victoire » est planté en 1919 et un monument aux morts est édifié dans le cimetière.
1964 :
construction du viaduc de Roberval (800 m) qui permet à l’autoroute A1 d’enjamber le village. Fermeture du train de Roberval qui menait le sable des carrières de Villeneuve au port fluvial de Moru.
2005 :
construction de la plus grande balance Roberval du monde (une tonne) par l’association « le Trait d’Union Robervallois » et la municipalité
Trouvez sur Wikipédia tout les éléments sur notre commune :
Le peintre Jean Popineau (1929-1980) fut parisien de naissance mais robervallois de coeur. Il a en particulier peint Roberval, son église, ses paysages et ses hameaux dans son style si particulier.
Pour en savoir plus :
http://www.academia.edu/33476533/Biographie_du_peintre_jean-popineau.fr/
Jean Popineau commence à dessiner et à peindre en 1948.
Son style, inspiré d’abord par les grands peintres (Rembrandt pour le clair-obscur, Van Gogh pour l’utilisation de la couleur, Daumier pour le recours à la peinture en pâte épaisse, Manessier pour les harmonies colorées) devient très original par la suite, mêlant les arts premiers (masques Dogons, masques japonais ou art médiéval) à des sujets religieux, des portraits ou des nus.
Popineau écrit dès 1948 : « Aucune peinture ne s’approche de mon idéal, il faut que je l’invente moi-même ». Il dit aussi : « Pour moi, un artiste est avant toutes choses un homme dont le cœur rit et pleure avec les choses qui l’entourent.
Un homme qui a une âme qui vibre avec la nature ».
Sa peinture est caractérisée par les fonds souvent non figuratifs ou parfois même absents et des personnages, parfois issus de l’Ancien Testament, aux traits géométriques.
Ces visages, inspirés des masques Dogons, que Popineau découvre lorsqu’il séjourne un an au Mali, ont des traits simplifiés à l’extrême, touchant à l’essence même des sentiments.
La diversité des techniques employées (gouaches, encre au pinceau, plume, huile, sculpture sur bois ou sur pierre) accompagne la diversité des styles, allant du figuratif le plus réaliste à l’abstraction pure.
La production de Popineau est abondante et variée : 271 dessins, 114 peintures, deux statues, deux lits et deux commodes en bois sculpté et orné de peintures.
LE PATRIMOINE DE ROBERVAL
Présentation : le patrimoine est sous la responsabilité de chacun
Le patrimoine est de plus en plus considéré comme un élément essentiel de la personnalité de nos villages. Parce que, comme l’a dit Marcus Garvey, » un peuple qui ne connaît pas son histoire est comme un arbre sans racine. Et si vous ne savez pas d’où vous venez comment voulez vous savoir où vous allez? »
Le patrimoine donne à chaque commune son originalité, son visage, sa raison d’être. Héritage commun d’une collectivité, d’un groupe humain, il représente ce qu’ont laissé derrière eux ceux qui nous ont précédés sur cette terre.
Mais il ne faut pas enfermer la notion de patrimoine dans une définition trop élitiste. Si les châteaux, les églises, sont facilement ressentis comme faisant partie de notre héritage commun en raison de leur caractère artistique et monumental, il ne faut pas négliger le patrimoine plus modeste, plus utilitaire, le patrimoine « vernaculaire ». En effet, la vie des habitants s’est tout autant articulée autour de leurs études, de leur travail, de leurs corvées ménagères, de leur foi, de leur municipalité, de la circulation ou des guerres.
De même, le patrimoine ne doit pas constituer une notion passéiste : il représente la vie quotidienne au sein d’une communauté et se constitue donc encore sous nos yeux. Bien plus que l’âge de la construction, c’est son utilité pour la communauté des habitants qui défini le patrimoine.
A Roberval, l’église, le château, et le parc sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, de même que les vitraux du transept sud de l’église (XVIe) :http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/
A côté du patrimoine bâti, il existe également un patrimoine paysager, qui doit lui aussi beaucoup à l’action humaine, mais qui est perçu davantage aujourd’hui comme « naturel » par tout un chacun. C’est ici une pelouse calcicole, là une zone humide, ailleurs une grotte ou une « cavée ». Souvent, l’homme est à l’origine de leur création ou de leur maintien, mais leur parfaite intégration à l’environnement est une explication de leur richesse écologique.
Protéger le patrimoine, le restaurer, le mettre en valeur, c’est permettre aux villages – et aux villes – de conserver leur personnalité et faire que les habitants s’y sentent bien.
Mais pour que chacun, habitant de souche ou nouvel arrivant, rural ou « rurbain», s’approprie le patrimoine de sa commune, en prenne conscience, il est indispensable de le faire connaître.
Cet article est issu de l’inventaire photographique et historique du patrimoine effectué sur la commune de Roberval en 2003 et de l’exposition qui en a été tirée à l’occasion des Journées du Patrimoine 2003.
Sans connaissance, sans éducation, le patrimoine disparaîtra lentement mais inexorablement, comme les quelques exemples placés à la fin.
Puisse ce qui a été sauvé des aléas de l’histoire être transmis à nos enfants, mis en valeur et complété par d’autres réalisation à venir !
La plus grande balance du Monde – n°50
Elle se trouve à l’entrée du village, sous le viaduc.
Le 2 octobre 2005 a été inaugurée la plus grande balance Roberval du monde en présence du Maire Raynal DEGROS, de Liliane Vézier, enseignant-chercheur à l’Université Technologique de Compiègne en sciences de l’information et de la communication, et déléguée générale au prix de Roberval, ainsi que la presse écrite et télévisée et d’une assistance très nombreuse.
Elle a été réalisée par une vingtaine de volontaires de l’Association « le Trait d’Union Robervallois », associé à la municipalité et soutenu par de nombreux organisme publics et sociétés privées qui conçu et réalisa ce projet afin de célébrer le 400e anniversaire de la naissance de l’inventeur de la balance, Gilles Personne de Roberval .
Pour réaliser cette balance, de 6m de long, de 2.20m de haut, de 1 tonne, et qui fonctionne (elle a été étalonné), il a fallu 6 mois d’études, 3 mois de travail acharné et un budget de plus de 3 000€.
L’ANCIENNE MAIRIE-ECOLE de ROBERVAL –n°1
La première mairie – école se dressait « depuis des temps immémoriaux » (selon un document daté de 1828) à gauche de l’église, sur la place de Noël Saint Rémy, tout près du « patronage ». Maison basse couverte de chaume, elle était composée de trois pièces (la classe, la mairie et le logement de l’instructeur). Le bâtiment est quasiment en ruine en 1828 (le plafond s’est écroulé) et la mairie et l’école doivent déménager dans des locaux provisoires aux Carrieuses jusqu’à ce que le bâtiment soit réparé en 1835.
Mais la construction d’une nouvelle mairie -école -logement digne de ce nom s’avère indispensable. Entièrement financée par la vente des peupliers communaux , de certains arbres plantés le long de la route de l’église et de l’ancienne école (en 1850), le nouveau bâtiment est achevé en 1853. Il est bâti en pierre de Roberval, à mi-distance entre l’église et le café. Il abritera l’école jusqu’en 1900, date de la construction d’une nouvelle école (l’actuelle mairie) et il abritera la mairie et le logement jusqu’à la construction d’une autre école en 1971. L’édifice est alors vendu à un particulier.
LA MAIRIE de ROBERVAL –n°2
Pour faire face à l’augmentation du nombre des élèves, la commune décide de séparer la mairie et l’école. Une nouvelle école est donc construite en 1900 par le maçon Berly et l’architecte Janson pour la somme de 7 968.25 francs. Le bâtiment utilise une technique moderne: la brique industrielle.
La classe unique, est mixte et sans maternelle, prévue pour 49 enfants ! La mairie et le logement de l’instructeur restant dans l’ancien bâtiment situé juste à côté. Cette nouvelle école sera transformée en mairie en 1971 lorsqu’une nouvelle école sera construite rue des Ecoles.
LE GROUPE SCOLAIRE – GILLES PERSONNE DE ROBERVAL -n°3
En 1971, époque des regroupements scolaires, une quatrième école et deux logement d’instituteurs sont bâtis rue des Ecoles par le syndicat scolaire de Pontpoint-Rhuis-Roberval.
L’ancienne école, en briques est transformée en mairie et l’ancienne mairie est vendue à un particulier. Et pour parachever l’esprit « nomade » du groupe scolaire, l’école de Rhuis qui dataient de 1960, est démontée puis remontée à l’identique dans la cour de Roberval (c’est l’ancienne classe préfabriquée du cours élémentaire) !
LA REMISE AUX POMPES -n°4
La création d’un corps de pompiers est décidée en 1865 par le conseil municipal dirigé par le maire Edmond-Pierre Davène de Roberval.
La municipalité achète des boyaux, des haches, des seaux, des casques, des ceintures et des sabres. Le maire offre pour sa part une pompe à incendie d’occasion. Vingt cinq pompiers volontaires se présentent et M Dupressoir est nommé sous-lieutenant de la Compagnie de Roberval.
La remise aux pompes est bâtie en 1866 en moellons, dans le prolongement des annexes de la mairie de l’époque. La pompe à incendie, trop vieille, doit être remplacée dès 1869, la nouvelle est montée sur charrette. Un trapèze (structure d’entrainement d’une vingtaine de mètres de haut) est édifiée à proximité (où se dressait autrefois l’arbre de la victoire), Treize vestes de sapeurs pompiers sont achetées en 1889.
La compagnie de Pompiers de Roberval est dissoute vers 1930. Les médailles glanées aux cours de leur exploits furent exposées exposées dans la mairie jusqu’à leur destruction lors de l’incendie de 1993, triste coïncidence.
LE POTEAU MICHELIN -n°5
Ce panneau d’entrée d’agglomération du chemin d’Harcelay, en béton armé et lave émaillée, date de l’époque où le premier fabricant mondial de pneumatiques, inventeur du pneu gonflable en 1895, assurait sa publicité en équipant les routes de panneaux d’indications routières.
En octobre 1912, à l’occasion du Salon aéronautique, André Michelin lance une pétition nationale pour la numérotation des routes. Le président de la République, Armand Fallières, présent pour inaugurer cet événement, en est le premier signataire. La généralisation du numérotage des routes est approuvée par le gouvernement l’année suivante.
Toujours soucieux d’améliorer les conditions de voyage des automobilistes et de développer ses activités, le fabricant s’intéresse également, dès 1913, à la signalisation des routes. Notamment avec les fameuses bornes d’angle à quatre faces rouges et blanches. Le panneau de Roberval est probablement un peu plus récent, car c’est surtout dans les années 20 et 30 que les routes sont équipées par Michelin.
extrait du magazine Roberval et son patrimoine de Jean-Marc Popineau.
Les Caves n°6
De nombreuses caves anciennes parsèment Roberval, et en raison de la configuration du terrain (sous-sol humide, coteaux nombreux) elles se trouvent souvent situées à l’écart des maisons. L’une d’entre elles a été creusée au bord du chemin des Carrieuses, mais il en existe d’autres chemin de Fosse, chemin d’Harcelay, route de Guidon… Elles suivent toutes les mêmes modèle.
Deux caves de Fosse (photo) présentent des caractéristiques que l’on retrouve ailleurs dans Roberval. Contiguës, elles sont dépourvues de cage d’escalier et voutées en berceau, aucune construction ne les surmonte. La première cave, d’une hauteur de 2,20 m sous voûte, est totalement bâtie en opus quadratum (pierre taillées), façade, piédroits, mur de fond en voûte. Le module des voussoirs passe de 12 à 28 cm de large de haut en bas. Les pierres de mur du fond mesurent toutes 28 cm de haut. Une niche perce le mur droit à 80 cm du sol, ses dimensions, exactement semblables aux pierres qui l’entourent, permettent peut-être d’y voir une cache. Une cheminée d’aération perce l’axe de la voûte, au fond de la cave. L’accès à la cave se fait par une ouverture voûtée et 3 marches. La façade semble plus récente. En pierre de tailles, elle présentent un bandeau, une ouverture à cintre surbaissé à 3 claveaux et deux sommiers et une petite baie placée à gauche de l’entrée. La deuxième cave a des caractéristiques semblables hormis l’utilisation généralisée de l’appareil irrégulier.
Il est difficile de dater ces caves, mais l’utilisation de la voûte en berceau et la présence de marques de tacherons font penser à des édifices romans. La présence d’aération au dessus des voûtes prouve qu’aucun bâtiment n’a été construit au-dessus. L’usage de ces caves à l’écart des habitations est obscur: caves à vin ?
La pierre levée de Fosse n°7
Cette pierre levée, en calcaire lutèrien, provient probablement du banc calcaire qui surmonte l’endroit et qui forme des corniches saillantes à mi-hauteur du coteau.
De forme pyramidale, elle mesure 1.90 m de hauteur au-desus du sol et elle possède une section rectangulaire, orientée nord-est/sud-ouest.
On l’ignore l’origine de cette pierre levée: menhir néolithique ? borne marquant une ancienne limite parcellaire ?
LE LAVOIR DE GUIDON –n°8
Ce lavoir, destiné au hameau de Guidon, a été recouvert d’une charpente en 1987 et restauré en 1995.
Les lavandières faisaient d’abord « essanger » le linge (tremper dans de la lessive) puis le décrassaient au lavoir. Le lendemain, les lavandières faisaient bouillir le linge dans des « cuviers » en bois d’un mètre de diamètre et haut de 40 cm. Elles déposaient au fond des bâtons de viorne ou des sarments de vigne puis un « cendrier » (drap dans lequel on mettait de la cendre) puis le linge à laver et des feuilles de saponaires séchées (ou, plus tard, de lessive de Marseille fondue à part dans une casserole). Le linge devait bouillir toute la journée. Il était ensuite transporté en brouette au lavoir pour le rincer à l’aide d’un battoir. Les lavandières s’agenouillaient dans les « bachots », boîtes emplies de paille de foin, plus confortables que le sol. La lessive n’étaient alors faite que tous les deux mois, on comprend pourquoi !
LE LAVOIR DE FOSSE ou Fontaine Gillet –n°9
La source très abondante dite « Fontaine Gillet » alimente un lavoir depuis une date indéterminée avant de former le ‘ruisseau du Marais » qui se jette rapidement dans le ruisseau des Aulnes-de-Fosse. Ce lavoir était destiné aux habitants de Fosse.
Un habitat, aujourd’hui disparu, se dressait dans le champ à proximité, jusqu’à la fin du Moyen Age. Le lavoir a été relié à la route de l’Eglise par l’actuelle route du Marais en 1839. Elle s’appelait alors « Petite Chaussée ». Le lavoir a ensuite été recouvert d’une charpente en 1881, charpente qui sera restaurée en 1995.
LE LAVOIR DE NOEL-SAINT-REMY –n°10
Ce lavoir, destiné aux lavandières de Noël Saint Rémy, a été construit en juillet 1843 par Pierre Defacq. Il est recouvert d’une charpente, restaurée en 1995.
LE LAVOIR du FOND MAILLET -n°11
Ce petit lavoir recouvert d’un toit de tôles a été créé en 1881. Il desservait le hameau du Fond Maillet. La pompe qui l’accompagne date de 1938.
LE LAVOIR de ROBERVAL –n°12
Ce lavoir , dépourvu de couverture , servait pour laver le linge du château. Il est bâti à mi-distance entre les deux bâtiments du tir à l’arc et alimenté par une petite fontaine aux piédroits de brique et à la couverture de pierre.
LE PONT de l’ARCHE –n°13
Ce pont a été construit en 1953 pour remplacer le gué qui permettait au chemin des Carrieuses de franchir le ruisseau des Aulnes-de-Fosse.
Le pont de l’Arche est voûté en pierre de taille et doté de deux parapets de pierre. Il a fallu fortement rehausser le chemin pour lui permettre de franchir le pont et de rester praticable en toute saison. Cela explique que la route surplombe les maisons.
LA CITERNE DE FOSSE –n°14
Cette citerne destinée à fournir de l’eau aux pompiers (voir remise aux pompes) est bâtie en 1888 par le maçon Alphonse Desenlis et garnie de murs de pierre. Elle mesurait à l’origine 1.50m de profondeur et pouvait contenir 20m2 d’eau. Elle coûta à l’époque 815.32 francs.
Cinq ans plus tard, le feu détruit une maison à Fosse sans que les pompiers ne puissent l’éteindre. Une autre citerne existait à côté du presbytère (aujourd’hui chemin privé).
LA FONTAINE du CHATEAU –n°15
Il s’agit d’une source couverte par un petit édifice de brique , voûté en plein cintre et muni d’une porte de bois. La fontaine est bâtie en 1889 pour garantir l’approvisionnement du quartier de la place du Château en eau potable.
LA FONTAINE du FOND MAILLET n°16
Cette fontaine, du même type de celle du Château, alimentait le hameau du Fond Maillet (créé en 1845) et sa mare au moyen d’une canalisation en grès créé en 1877.
LA FONTAINE DES CARRIEUSES –n°17
Cette fontaine, du même type que celle du château , alimentait le hameau des Carrieuses. Ellle est constitiée d’un édifices en briques, voûté en plein cintre.
LA FONTAINE DU MOULIN –n°18
Cette fontaine, du même type que celle du château, alimentait le hameau du Guidon. Elle est constituée d’un édifice en brique, voûté en plein cintre.
LA FONTAINE DU DESSUS DU MARAIS –n°19
Cette fontaine présente la particularité d’être recouverte d’une dalle de calcaire. Ses montants sont en brique.
extrait du magazine Roberval et son patrimoine de Jean-Marc Popineau.
LA TRANCHEE 14-18 -n°20
Une tranchée a été creusée en 1914 par le génie militaire sur le rebord du plateau du « Plant », orientée vers la vallée de ROBERVAL. Elle est constituée d’un fossé de 30m de long dont le plan en baïonnette est coupés à deux reprises par des chicanes de 2 m de côté.
L’ABRI 14-18 -n°21
Il y avait un abri souterrain dans la cavée de Fosse, sur le côté nord, en face de la lisière du bois. L’abri était constitué d’une pièce en rondins de hêtre recouverte d’une bute de terre. Réalisée par le génie de l’armée, la tranchée et l’abri ne servirent jamais.
Les combats débutèrent dans notre région avec la destruction du pont de Verberie par les allemands le 31 août 1914. Une rude bataille oppose les Allemands aux Anglais de Néry (29 morts et 80 blessés). Le clocher de l’église de Rhuis est criblé par un obus allemand tiré depuis l’Orméon en novembre 1914. Les habitants de Roberval sont évacués vers le sud (par exemple à la Ferté-Allais). Senlis est prise le 03 septembre puis les Allemands sont repoussé au-delà de l’Aisne où front se stabilise.
L’entré de l’abri, inutilisé, sera bouchée peu après la guerre par des riverains.
L’ARBRE DE LA VICTOIRE -n°22
Cet épicéa a été planté en 1921 par le garde champêtre Léon Ragot à la suite du Conseil Municipal du 27 novembre 1920.
Il était destinée à commémorer l’armistice de 1918, il se dressait à l’emplacement de l’ancien « trapèze » des pompiers (vois le remise des pompes »).
Aujourd’hui un tulipier de virginie a été mis à la place .
La stèle commémorative placée au pied a été édifiée par la municipalité et inaugurée le 11 novembre 2001.
LES MONUMENTS AUX MORTS -n°23
Le monument aux morts de Roberval est composé d’une croix de mission en bois, sur socle en pierre, avec un crucifix en fonte, accompagnée d’une couronne tricolore en faïence et d’une plaque de marbre. Il était encadré de deux épicéas jusqu’à leur abattage récent.
LES TOMBES DE POILUS -n°24
L a municipalités offre des concessions à perpétuité à ses soldats le 07 novembre 1920. Leurs tombes sont encore visibles aux cimetière. Les poilus de Roberval sont morts dans la Meuse, la Meurthe et Moselle, le Pas de Calais ou les Ardennes.
Le plus bel épitaphe et le plus poignant est celui écrit par le père de Jean-Baptiste Baudier mort à 26 ans: « Maudite soit la guerre, j’y ai perdu mon fils, victime innocente de la barbarie. Cher enfant, tu laisses des vieux parents dans la désolation, une fiancée éplorée, regretté des tes sœurs et beaux-frères. Oh ! fragilité humaine, cher fils, tu reposes loin du pays qui t’a vu naître, nous n’avons même pas cette suprême consolation de pouvoir prier sur ta tombe. Adieu ou plutôt au revoir dans un monde meilleur » …
La guerre de 1914-1918 a fait au total 8.5 millions de morts (dont 1 millions de Français) et 20.5 millions de blessés (dont 3.5 millions de Français).
Ces tombes ont été restaurées bénévolement pour le 11 novembre 2005.
extrait du magazine Roberval et son patrimoine de Jean-Marc Popineau.
LE DEPOT DES MACHINES -n°25
Le dépôt des machines est constitué de bâtiments de briques et d’un hangar bâti pour abriter les locomotives de la voie industrielle Villeneuve -Sur-Verberie/Moru
La première voie ferrée fut créée à la fin du 19e siècle pour desservir plusieurs carrières et transporter leur production jusqu’aux péniches de l’Oise. Auparavant, les pierres et le sable étaient acheminées par tombereaux tirés par des chevaux.
Derrière le hangar se trouvent encore des restes du « funiculaire » qui permettait d’évacuer les pierres de la carrière du Plant. Le train était également alimenté par la carrière de Villeneuve-sur-Verberie (encore en activité) et par celle de Carnage, à Roberval (détruite lors de la construction de l’autoroute).
Avant 1920, une douzaine de wagons étaient tirés par une locomotive à vapeur. Après cette date , et grâce à la pose d’une nouvelle voie provenant de Fleurines, des locomotives diesel tirent jusqu’à 22 wagons de 6 tonnes chacun.
Lors de la construction de l’autoroute, en 1964, la voie fut déposée et les matériaux sont désormais transportés par camion. Le dépôt des machines est depuis lors utilisé comme dépôt par diverses entreprises.
LE MOULIN D’HENRY -n°26
Le moulin à eau de Roberval est cité pour la première fois en 1211 à l’occasion d’un conflit qui oppose les moines de prieuré Saint-Nicolas-d’Acy-Lès Senlis au chevalier Roger de Verberie, prévôt royal de ce bourg. Roger représente aussi les intérêts de Robert de Sacy, du chevalier Hugues de Longueau et des Venatores de Villers
Après beaucoup de discussion, ils en viennent à l’accord suivant: le prieur de Saint-Nicolas aura la moitié du moulin, libre de toute coutume, comme elle lui a été confirmé par le roi Louis VII le jeune (qui régna de 1131 à 1179), et les autres la deuxième moitié en indivision. Le paiement du cens et des autres dépenses générées par le moulin sera partagé par moitié entre le prieur et les autres personnes. Il a été aussi ajouté que nul ne prendra, sous prétexte du défaut de sa partie, les meules du moulin ni les ferrements.
La famille de Sacy possède encore des droits sur ce moulin jusqu’en 1274, date à laquelle Gilles de Sacy vend tous ses droits aux moines de Saint Nicolas d’Acy. Quelques années plus tard, un conflit d’un autre genre oppose le nouveau seigneur de Roberval aux moines de Saint Nicolas. Jean de Roberval dit le Gaigneur (Johannes dictus Lucrator, Dominus de Roberti-Valle) se soumet en mai 1291 à l’arbitrage de l’abbé de Saint-Denis. Il s’était emparé du moulin Henry et d’un jardin situé à Roberval, et dépendant du prieuré de Saint-Nicolas d’Acy, sous prétexte que les devoirs féodaux étaient négligés. On lui promit un cens annuel de 20 sols parisis. Il rendit les biens. Le moulin est vendu en 1528 par Olivier Bohuon, maire de Rhuis à Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval.
Au Moyen-Age, le moulin est entouré de prés, de bois d’aulnes et de tourbières: en 1390, un dénombrement de la seigneurie de Rhuis mentionne un lieu-dit « es tourbières de Vaulx dessoux le Valet Lambert, tenant au pre du molin Henry ». Un autre dénombrement de 1416 précise que « deux arpens d’aulnoy souloient estre près séans du moulin Henry ».
Des « Joyeux », soldats du bataillon d’infanterie légère d’Afrique (disciplinaire), sont logés en 1914 au moulin qui s’appelle alors Moulin Darche, du nom du dernier meunier, Edouard Darche (1891). Une lampe tombe dans la paille et met le feu. Les « Joyeux » s’enfuirent en sautant par les fenêtres du premier étages car celles du rez-de-chaussée étaient grillagées. Le moulin est définitivement détruit en 1918 par le maçon Georges Lequeux, il reste la grange la rivière et le bief.
Le four à chaux -n°27
Ce four à chaux fut construit par le maçon George Lequeux en 1919. Il est constitué par une tour en pierre, à flanc du talus.
On le chargeait par le haut de couches de charbon de bois et de fagots et de couches intercalées. On allumait le tout par l’ouverture voûtées en briques situées à la base. Quand le calcaire avait brulé; il s’était transformée en chaux vive. Le maçon la retirait du four et l’éteignait partiellement avant de pouvoir s’en servir comme du ciment.
Cet édifice a été restauré bénévolement en 2005.
Le viaduc de Roberval – n°28
En 1939, un projet de liaison direct Paris – Lille est mis à l’étude mais différé à cause de la guerre. Un premier projet prévoit de faire passer l’autoroute dans le vallon de Rouanne, entre les Carrieuses et Noël Saint Martin. un 2e projet prévoit de franchir le vallon au moyen d’un très haut talus ! C’est finalement le viaduc qui est retenu.
Le dessin du viaduc a été réalisé en fonction des recommandations et des plans de l’architecte en chef des monuments historiques M Paquet, qui voulait « allonger la ligne générale de l’ouvrage pour mieux l’accorder (!!!) au style du château tout proche « . C’est M Paquet qui est l’auteur des piles, de section octogonales s’évasant de bas en haut pour s’épanouir par un arrondi en un chevêtre aux extrémités fines.
Les travaux débutent en mars 1964. On commence par battre des pieux qu’il faut enfoncer violemment jusqu’à 16 m de profondeur, le sol étant très tourbeux. La construction des piles commence en juin 1964. Le tablier est terminé en janvier 1965 et l’ouvrage est livré par l’entreprise Léon Ballot en avril 1965.
Le trafic est de 34000 véhicules/jour en 1972, 40000 en 1987 puis explose par la suite (180 000 véhicules en 2017)
L’autoroute A1 est la plus fréquentée d’Europe. Paris – Lille 211 km. Ce nombre ininterrompu de véhicules nécessite une attention constante et une vigilance de tous les instants. Près de 180 000 véhicules l’empruntent chaque jour, dont 63 000 poids lourds.
extrait du magazine Roberval et son patrimoine de Jean-Marc Popineau.
Le Café « Au bien aller » – n°29
A l’origine, ce café, bâti au 19e siècle, se nommait « Au Saint Sébastien » (voir la jeu d’Arc ». Le café était aussi un restaurant où la patronne préparait les repas dans une vaste cheminées de deux mètres de large. La spécialité était le « boudibi » ou « boudinée », charcuterie maison (saucisses, boudin, saucisson , jambon…) On s’occupait aussi de vendre du bois de chauffage exploité dans la domaine du château.
On buvait alors presque exclusivement de la « goutte » (eau de vie de cidre), le vin n’était guère consommé. Le dimanche on buvait de l’absinthe, du malaga. Vers 1900, on produisait encore du vin à Roberval.
Les consommateurs se distrayaient en jouant aux cartes ou au billard. En septembre 1870, des soldats prussiens viennent au café , réclament un litre d’anisette et quatre paquets de cigares à M Gacogne et partent sans payer. Le cafetier demandera le remboursement à la commune.
A partir de 1908, une épicerie vint s’adjoindre au café, on y éditait des cartes postales de Roberval. jusqu’en 1918, le café devait faire face à la « concurrence » de deux autres bars, qui ne servait que de la goutte, sur la Place et à Guidon. Plus trad le propriétaire fit le tour de Roberval avec une épicerie ambulante et donnait un bal tous les dimanches au café. Après 1945, des projections de films précédaient le bal du dimanche.
Le café est rebaptisé « Au viaduc » dans les années 1980 puis « au bien aller » (terme de vénerie) en 1996.
Le pas de jeu d’arc -n°30
La société du grand jeu d’arc de Roberval est refondée en juin 1823 par I.C Davéne de Roberval et 21 robervallois. Le jeu d’arc, constitué de deux petits édifices placés à chaque extrémités d’une allée, est bâti en 1830.
Le « tirage de l’oiseau », placé en haut d’une perche, se faisait le premier dimanche de mai, après vêpres, et le vainqueur était proclamé « roi ». En janvier, il recevait le « bouquet » puis les archers allaient offrir le pain béni à la messe.
Interrompue à cause de la guerre de 1870, la compagnie est refondée en 1901 par Pierre de Roberval dans le café nommé « Saint Sébastien » (patron des archers, voir le « café de Roberval ») et le jeu d’arc reconstruit à son ancien emplacement.
extrait du magazine Roberval et son patrimoine de Jean-Marc Popineau.
La paroisse
De plus, un groupe de prières se réunit régulièrement. Contact : Constance de Lachaise, 03.44.40.26.21.
La commune dépend de la paroisse de Pont-Sainte-Maxence qui réunit les communes de Angicourt, Beaurepaire, Brenouille, Cinqueux, Fleurines, Les Ageux, Monceaux, Pont-Ste-Maxence, Pontpoint, Rhuis, Roberval et St Martin Longueau.
Renseignements pratiques :
Liens: https://paroissesaintemaxence.net
Histoire de l’église de Roberval
L’histoire de l’église de Roberval remonte à la christianisation de nos campagnes. Elle est inscrite sur l’inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 19 août 1933. La construction de l’Eglise s’est effectuée en quatre phrases principales: 8e,11e,12e et 16e siècles.
La plus ancienne trace historique de cette église remonte aux règne de Charlemagne, dans la deuxième moitié du 8e siècle
Entre 750 et 800 : A l’époque où Charlemagne vient dans son palais de Verberie, la première église de Roberval est bâtie à Noël Saint-Rémy.
Il ne reste plus de cette église que quelques sarcophage retrouvés lors de fouilles archéologiques en 1982. Les murs devaient être en torchis et les toits en chaume comme c’est fréquent à l’époque carolingienne.
872 : La construction de cette chapelle au cœur de la vaste paroisse de Noël provoque un procès long et retentissant entre les évêques de Soissons et de Beauvais. Alors que la première église de la paroisse (Noël Saint Martin) dépendait du diocèse de Soissons, l’église de Roberval, bâtie au-delà du Rouanne, limite locale avec le diocèse de Beauvais, est réclamée par l’évêque de Beauvais. Il faudra que le roi Charles de Chauve menace de détruire l’édifice en 872 pour que l’église de Noël Saint Remy(Roberval) soit attribuée au diocèse de Beauvais.
Roberval se sépare de la paroisse voisine de Noël Saint-Martin (la “ Querelle des deux Évêques”) car elle est située dans un diocèse différent. Naissance officielle de Roberval.
1096 : Donation de l’église de Roberval à l’abbaye de Saint-Martin des Champs (Paris) par le comte de Senlis. Le choeur et le clocher sont reconstruits (il en reste quelques sculptures romanes dans le transepts sud, dans le clocher et au Fond-Maillet).
D’importants travaux sont entrepris dans le dernier quart du 11e siècle. Le chœur et le clocher sont reconstruits en pierre dans le style de l’église de Rhuis. Il n’en reste encore une fois que bien peu de vestiges: un bénitier (dans la nef), deux culs-de-lampe placés au-dessus d’une niche du transept méridional, et décorés de marmousets grotesques et nu, ainsi que de nombreuses sculptures romanes remployées dans la maçonneries internes du clocher actuel (chapiteaux, à volutes, bases de colonnes, pierre de pyramide, claveaux, impostes..). La tête et la frises remployées au Fond-Maillet (voir ces éléments) sont probablement à rattacher à cette phase de reconstruction. les travaux du 11e siècle ne concernent sans doute pas la nef.
XIIe s. : A l’époque des grands défrichements (Villeneuve, Fosse, Moru, Guidon, Carrieuses…), la nef est rebâtie à le fin du 12e siècle, alors que le premier seigneur de Roberval, Radulphus de Roberti Valle, est mentionné dans les textes (1171) et que le population augmente beaucoup. Cette nef , sans bas-côté, longue de 22m et large de 7m, bâties en simples moellons noyés dans un mortier pour les mûrs gouttereaux et en pierre de taille pour la façade, se caractérise par des portions plus allongés (3/1) que celle que l’ont rencontre généralement. C’est probablement pour pouvoir adapter une vaste nef à un chœur étroit et plus ancien. Les murs gouttereaux sont garnis de modillons sculptés et de contreforts.
La façade de la fin du 12e siècles est bâtie en pierre de taille, elle est éclairée par un triplet de fenêtres de style transition. Le portail est de toute beauté: les piédroits comportent trois ressauts garnis chacun d’une colonnette en délit. Les six chapiteau ornés de crochets ou de petite feuilles de détachant de la corbeille, sont typiques de la fin du 12e s. Les voussures, en plein cintre légèrement brisé, ont leurs arêtes adoucies par un tore bien dégagé qui accentue le relief de la composition et répond aux colonnettes en délits des piédroits. La voussure extérieure est soulignée par une moulure décorée de fleurs de violette très finement sculptées.
1542 : Jean-François de Larocque, seigneur de Roberval. reconstruit en gothique flamboyant le chœur, le clocher et le porche de l’église de Roberval.
La dernière phase de grands travaux date de le fin du 16é sicle. On doit sans doute la reconstruction du chœur, du clocher et des transept et la création d’un porche au seigneur de Roberval, Jean-François de Larocque, bien qu’il fut protestant ! Les hauts piliers et les voûtes hautes et régulières confèrent une grande majesté à cette partie de l’église où seules les clés de voûtes apportent un peu de fantaisie (portrait et blason de Larocque), signature de l’architecte Thomas d’Albret, cœurs enlacés, ciseaux de drapiers…) Remarquer les magnifiques vitraux d’époque du transept sud (vie de la vierge).
Après la révolution, la nef fut fortement endommagée, ainsi qu’une grande partie des vitraux. En 1818, d’après le sous préfet, « l’église est dans un tel état de délabrement qu’elle fait craindre pour sa chute prochaine ».
1865-1875 :
En 1866, de gros travaux de réfection de la nef est couverte d’une nouvelle charpente (on remplace les tuiles par des ardoises d’Angers) et d’une voûte en carène de navire renversée en “sapin du Nord” le carrelage est refait, les lambris du chœur sont déposées et le mur gouttereau nord de la nef est totalement rebâti (en conservant toutefois la corniche en modillons sculptés) .
L’impératrice Eugénie fait sans doute don des bancs, de la chaire et des stalles. Grâce aux dédommagements touchés après la guerre de 1870, on refait la couverture du clocher et du transept nord et on pose une croix de plomb de 1,20 m sur le clocher. On déplace le cimetière qui entourait l’église à son emplacement actuel.
En 1872, la couverture du clocher est refaite.
On dépose en 1874 tous les lambris du choeur et des transepts, on remplace tous les vitraux (on conserve juste les vitraux de la Vierge, dans le transept Sud, de la Renaissance, monuments historiques). Les travaux s’achèvent en 1884 par l’édification du maître-autel.
Enfin en 1876, la sacristie est reconstruite.
L’église Saint-Remy est une église catholique paroissiale située à Roberval, en France. Elle succède à une première chapelle attestée dès le IXe siècle. Sa silhouette est particulièrement caractéristique, avec sa tour austère au nord et sa succession de trois pignons de hauteur croissante : un pour le porche, un pour la nef et un pour le chœur. La nef non voûtée, de style gothique primitif, date de la fin du XIIe siècle, et représente la partie la plus ancienne conservée en élévation. Elle ne se signale que par son beau portail occidental à trois voussures et colonnettes à chapiteaux, dissimulé sous un porche du XVIe siècle. C’est de cette époque que datent les parties orientales de style gothique flamboyant, dont la particularité est le doublement du transept. Cette partie de l’église est austère à l’extérieur, mais élégante et lumineuse à l’intérieur, grâce à ses piliers ondulés et ses grandes fenêtres aux réseaux flamboyants. La verrière au chevet du croisillon sud comporte des vitraux Renaissance des alentours de 1538, qui sont classés au titre objet. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 19 août 1933